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Enjeux climatiques, réglementaires et techniques : pourquoi repenser le revêtement carrossable ?
Aménageur, architecte, professionnel du terrassement : on ne peut plus raisonner comme avant.

Les canicules se multiplient ? C’est un fléau pour les revêtements classiques, notamment le bitume, qui souffre de déformations, de fissurations prématurées, et qui accentue les îlots de chaleur. Les villes suffoquent. En parallèle, les durées de vie des voiries diminuent.
Les réglementations s’intensifient : ZAN (Zéro Artificialisation Nette), Loi Climat, normes sur la gestion des eaux pluviales… Elles imposent une infiltration à la source, et non plus une simple évacuation par réseaux. Chaque goutte doit retourner au sol, pas au tuyau.
Quant aux voiries spéciales – voies pompiers, accès logistiques, zones de livraison, aménagements PMR – les exigences montent aussi d’un cran.
Trafic lourd, rotation intense, engins de plus en plus volumineux… La robustesse devient une condition de base. Mais à cela doit s’ajouter une caractéristique cruciale : la perméabilité.
Votre défi : choisir un revêtement perméable carrossable, qui résiste aux contraintes mécaniques tout en garantissant l’infiltration des eaux.
Voici une synthèse des critères de choix d’un bon revêtement perméable carrossable, précédée d’un passage en revue des grands enjeux techniques et environnementaux.
Enjeux de la perméabilité pour les revêtements carrossables
🌧️ Ruissellement et inondations : changer de paradigme
L’eau ne doit plus ruisseler. Elle doit s’infiltrer là où elle tombe. Le modèle ancien du « tout tuyau » est obsolète.
Autrefois, les voiries étaient conçues pour collecter les eaux et les diriger vers des égouts ou bassins. Aujourd’hui, ces réseaux sont saturés, et au moindre épisode pluvieux intense, ce sont les inondations.
Les épisodes pluvieux extrêmes sont de plus en plus fréquents. Notre responsabilité est claire : permettre l’infiltration à la source pour protéger les villes et les infrastructures.
Voir la plaquette du Cerema : Désartificialisation et gestion des eaux
💧 Nappes phréatiques et cycle de l’eau : rendre l’eau à la terre
Chaque goutte qui s’infiltre est une goutte qui rejoint les nappes. Cela garantit la recharge des réserves souterraines et la pérennité du cycle de l’eau.
Laisser ruisseler l’eau sur des surfaces imperméables, c’est interrompre ce cycle et contribuer à l’assèchement progressif des sols.
🔗 Voir les solutions illustrées par Ecovégétal : Plateforme perméable et logistique durable
⚠️ Qualité des eaux : des revêtements qui filtrent
Un sol perméable bien conçu devient un filtre actif.
Les hydrocarbures et polluants sont bien plus nuisibles quand ils ruissellent à la surface, emportés directement dans les rivières. En s’infiltrant, ils traversent des couches drainantes où les bactéries naturelles (substrats, graviers, mousses microbiennes) dégradent les molécules polluantes.
Un revêtement perméable bien conçu peut ainsi contribuer à la dépollution naturelle.
🌡️ Canicules et îlots de chaleur : une stratégie climatique
Le bitume concentre la chaleur, la restitue la nuit, et aggrave les îlots de chaleur urbains.
Les revêtements perméables et végétalisés, eux, permettent l’évapotranspiration et rafraîchissent la ville. C’est un investissement d’avenir dans la résilience climatique.
Critères de choix des revêtements perméables carrossables
Quels critères devez-vous retenir ? Avec cette question, vous vous engagez dans un numéro d’équilibriste. Mais justement, à la fin, vous devriez recueillir des applaudissements.
Il faut penser infiltration, certes, mais sans jamais sacrifier la solidité. Pour vos parkings poids lourds, voies pompiers ou arrêts de bus, voici les critères qui font la différence :
A. Résistance mécanique et durabilité : le poids des réalités.
Portance du sol et fondations :
L’objectif ? Que le sol ne cède pas, jamais ! Une infrastructure robuste commence par une base solide (voir https://www.ecologie.gouv.fr/sites/default/files/documents/Guide-parcs-de-stationnement-WEB.pdf).
Pour une plateforme logistique, visez au moins 80 MPa de portance.
L’erreur à éviter ? Dimensionner à la louche. Sans une étude géotechnique préalable poussée, vous construisez sur du sable mouvant. Prévoyez des fondations spécifiques : par exemple, 30 cm de concassé compacté et 20 cm de grave drainante pour les dalles lourdes. Moins de 10 à 30 cm pour les piétons, mais jusqu’à 15 à 50 cm pour les véhicules. Une fondation mal réglée, c’est l’affaissement garanti.
Charges et poinçonnement :
L’objectif ? Supporter les assauts répétés. Imaginez un semi-remorque de 40 tonnes ou un engin de pompier !
Pour les voies pompiers, la résistance au poinçonnement est non négociable : 80 N/cm² minimum. Certaines dalles dépassent même les 180 N/cm².
L’erreur à éviter ? Choisir un matériau pour véhicules légers. Une dalle béton de 12 cm comme la VILLAROC 120 est taillée pour le chargement intensif. Connaissez vos classes de trafic (de T1 à T5 pour les PL) pour adapter l’épaisseur des pavés et dalles (voir aussi https://www.cerib.com/wp-content/uploads/2020/06/206E_Guide-conception-voirie_2019_BDliens.pdf).
Efforts tangentiels et abrasion : les pneus usent, le revêtement doit tenir.
L’objectif ? Résister aux coups de patin, aux démarrages en trombe et aux girations intenses. Surtout dans le cas des aires de manœuvre !
L’erreur à éviter ? Oublier que le bitume « classique » craque sous ces contraintes. Certains enrobés poreux sont moins adaptés aux zones à fort cisaillement. Un revêtement doit résister à l’arrachement de ses granulats, un problème fréquent en points singuliers du réseau routier (voir ici : https://www.ifsttar.fr/collections/BLPCpdfs/blpc_267_49-61.pdf)
B. Perméabilité et gestion de l’eau : la pluie, une alliée, pas un fléau.
Coefficient de perméabilité (K) : la capacité à « boire » l’eau.
L’objectif ? Maximiser l’infiltration, rendre l’eau au sol. Un K de 10-4 m/s, c’est un potentiel d’infiltration de 360 mm/h, bien au-delà de la plupart des pluies (voir aussi https://e-communautes.cnfpt.fr/sites/default/files/documents_refs/revetements_permeables_plante_et_cite_2021.pdf)
L’erreur à éviter ? Croire que la perméabilité est éternelle. Elle diminue avec le temps, par tassement ou colmatage. Un drain de sécurité est même recommandé si le sol support est très peu perméable (K < 10^-6 m/s). Autre solution : organiser la perméabilité à la conception (voir les solutions ECOVEGETAL, ci-dessous).
Capacité d’infiltration et de stockage : le rôle de « tampon ».
L’objectif ? Ralentir et stocker l’eau temporairement pour soulager les réseaux. Les bétons drainants offrent 10 à 25% de vide, les enrobés poreux jusqu’à 30%.
L’erreur à éviter ? Sous-estimer ce rôle. Le revêtement devient un mini-réservoir, un atout majeur contre les pointes de ruissellement.
Prévention du colmatage : le talon d’Achille de la perméabilité.
L’objectif ? Maintenir les pores ouverts. Sédiments, feuilles, débris… Ils sont l’ennemi invisible.
L’erreur à éviter ? Négliger l’entretien. Sans balayage régulier, nettoyage à basse pression, ou décolmatage par aspiration, votre revêtement perdra ses super-pouvoirs. Tenez compte dans votre projet de la façon dont sera ensuite assuré l’entretien.
Gestion des pollutions : une eau plus propre, une planète plus saine.
L’objectif ? Traiter les eaux sales à la source. C’est le principe : les revêtements perméables filtrent les polluants (voir cette vidéo).
L’erreur à éviter ? Sous- ou sur-dimensionner les dispositifs de prévention de la pollution (séparateurs d’hydrocarbures, géotextiles, etc.). Adaptez votre dispositif aux risques réels de pollution. Les fuites traditionnelles d’hydrocarbures sur les parkings classiques restent en général maîtrisables (voir notre recherche Roulepur).
C. Sécurité et confort d’usage à faible vitesse : l’humain au cœur du projet.
Accessibilité aux PMR : pour tous, sans entrave.
L’objectif ? Garantir une circulation fluide et sécurisée. Respecter les réglementations PMR pour les espaces recevant du public (voir cette vidéo : https://youtu.be/HQSLW8bmzn8)
L’erreur à éviter ? Des joints trop larges ou trop profonds. Imaginez une canne blanche ou une roue de fauteuil ! Ils ne doivent pas dépasser 10mm de large et 2mm de profondeur. Des solutions comme ECOVEGETAL PAVÉ ou VILLAROC sont conçues pour être PMR-compatibles.
Sécurité générale : une surface sans surprise.
L’objectif ? Réduire les risques. Les revêtements perméables diminuent les projections d’eau et même le bruit de roulement.
L’erreur à éviter ? Ignorer le gel. Un revêtement imperméable peut geler plus vite (flaques, retenues d’eau), alors que le revêtement perméable absorbe l’eau plus rapidement.
Esthétique et intégration paysagère : la beauté au service de la fonction.
L’objectif ? Créer des espaces qui plaisent et qui vivent. La palette est immense : couleurs, textures, formes.
L’erreur à éviter ? Se limiter au fonctionnel. La végétalisation (avec des dalles comme ECOVEGETAL GREEN ou ROC) ou un calepinage créatif peuvent transformer une zone technique en un espace agréable, voire paysager.
Solutions techniques de revêtements perméables carrossables pour trafic lourd
Le marché propose aujourd’hui une diversité de matériaux et de techniques capables de concilier les impératifs de robustesse et de gestion des eaux, même sous les contraintes les plus intenses.
A. Dalles alvéolaires renforcées
Les dalles alvéolaires renforcées sont devenues un standard pour le stationnement des véhicules, y compris les poids lourds, grâce à leur capacité d’infiltration totale des eaux pluviales et leur excellente portance.
ECOVEGETAL E80 PL : Ces dalles sont fabriquées en polyéthylène 100% recyclé et sont spécifiquement conçues pour le trafic intense des poids lourds.

- Résistance à l’essieu : 20 tonnes (norme DIN 1072).
- Capacité de charge une fois remplies : supérieure à 800 t/m².
- Pourcentage de vide : environ 80% → infiltration totale.
- Applications : stationnements PL, zones logistiques, aires de chargement/déchargement.
- Mise en œuvre rapide : 500 m²/jour.
- Fondation recommandée : 30 cm concassé compacté + 20 cm grave drainante.
- Remplissage possible : gravillon (aspect minéral) ou substrat (végétalisation).
ECOVEGETAL ROC et ECOVEGETAL VILLAROC : Dalles en béton pressé non gélif, haute résistance.

- VILLAROC 120 : épaisseur 12 cm, vide de 25%, charge de rupture mini 115 N/mm.
- Adaptée aux girations, zones de retournement, cours de livraison.
- Certifié voie pompier (80 N/cm²).
- ECOVEGETAL ROC : épaisseur modulable selon usage (80 mm VL / 120 mm PL).
- Remplissage : végétal ou minéral, rendu personnalisable.
- Convient aux parkings, voies en pente, est disponible en plusieurs coloris.
Autres dalles alvéolaires ECOVEGETAL certifiées voie pompier (80 N/cm²) :

ECOVEGETAL GREEN (engazoné)
- ECOVEGETAL MOUSSES (végétalisation extensive à usage intensif)
- ECOVEGETAL MINERAL (aspect minéral, usage intensif)
ECORASTER E50 (utilisé dans les systèmes GREEN, MOUSSES, MINERAL) :
- Résistance au poinçonnement : 183 N/cm²
- Largement supérieure à la norme voie engins
B. Pavés perméables (ou à joints poreux)
Les pavés perméables (ou pavés à joints poreux) constituent une solution robuste, généralement en béton ou pierre. L’infiltration se fait soit par la porosité du matériau, soit par des joints larges remplis de gravier, sable ou substrat végétal.
ECOPAVES PL J7 :
- Béton, écarteurs 7 mm
- Conçus pour : parkings PL, plateformes logistiques, voies de livraison
- Forte résistance, infiltration efficace
- Mise en service immédiate, 2 coloris disponibles
- Conformes norme NF EN 1338
- Mise en œuvre : lit de pose concassé 2/4 + grave drainante 20 cm
ECOVEGETAL PAVÉ :
- Système combinant dalle ECORASTER BLOXX + pavés béton
- Idéal pour parkings intensifs, cheminements piétons, voirie circulable
- Certifié voie pompier (80 N/cm²)
- Accessibilité PMR intégrée
- Calepinage créatif (7 couleurs de pavés)
- Pose rapide : ~300 m²/jour par équipe de 5
Avantages généraux : esthétique, délimitation visuelle des places, intégration paysagère
C. Bétons drainants
Composés de gravillons, ciment, eau, adjuvants, avec très peu ou pas de sable, les bétons drainants présentent une porosité de 10 à 25%.
- Perméabilité : jusqu’à 50 l/m²/s ou 50 mm/s selon la formulation
- Avantage : absorption rapide des pluies extrêmes, réduction du risque d’inondation
- Résistance à 28 jours : 7 à 20 MPa en compression / 1 à 1,3 MPa en fendage
- Utilisation : véhicules légers et poids lourds occasionnels (jusqu’à 150 PL/jour)
Exemple : Hydromedia™ (Lafarge) : béton drainant haute efficacité, 100% perméable, plusieurs formulations disponibles
D. Enrobés poreux
Les enrobés poreux présentent une structure poreuse (20 à 30% de vides) obtenue grâce à la taille des granulats et un dosage spécifique du liant bitumineux.
- Coefficient moyen de perméabilité : 2 cm/s
- Avantages :
- sécurité routière (réduction aquaplaning, projections d’eau)
- confort acoustique (réduction bruit de roulement de 2-3 dB(A) > 70 km/h)
- Limites :
- moins adapté aux zones à fort cisaillement (girations, arrêts de bus)
- sensibilité au gel (apparition de verglas plus tôt que sur enrobé classique)
- nécessite une stratégie de salage adaptée
En résumé
Le choix d’un revêtement perméable carrossable pour le trafic lourd repose sur une analyse fine des contraintes :
- nature du trafic (intensité, rotation, poids)
- performances mécaniques (portance, poinçonnement, cisaillement)
- objectifs environnementaux (infiltration, filtration, réduction îlots de chaleur)
Les solutions présentées offrent une palette d’options adaptées pour conjuguer durabilité, sécurité, esthétique et gestion des eaux dans les zones carrossables à fort enjeu.
Glossaire des termes clés
- Zéro Artificialisation Nette (ZAN) : Objectif réglementaire visant à limiter la consommation d’espaces naturels, agricoles et forestiers, en compensant toute nouvelle artificialisation par la désartificialisation équivalente d’une autre surface.
- Loi Climat et Résilience : Loi française visant à accélérer la transition écologique pour faire face aux défis du changement climatique, incluant des mesures sur l’urbanisme et la gestion de l’eau.
- Infiltration à la source : Stratégie de gestion des eaux pluviales consistant à laisser l’eau s’infiltrer dans le sol directement là où elle tombe, plutôt que de la collecter et de l’évacuer par des réseaux souterrains.
- Trafic lourd (PL) : Véhicules de grand gabarit et de poids élevé, tels que les camions, semi-remorques, et véhicules d’urgence (pompiers), nécessitant des revêtements routiers de haute résistance.
- Voies pompiers : Accès spécifiques conçus pour permettre le passage et le stationnement des véhicules de secours, nécessitant une résistance mécanique et au poinçonnement élevée.
- PMR (Personnes à Mobilité Réduite) : Terme désignant les individus ayant des difficultés à se déplacer (personnes âgées, en fauteuil roulant, avec une canne, etc.), nécessitant des aménagements spécifiques pour l’accessibilité.
- Ruissellement : Écoulement des eaux pluviales à la surface du sol, qui peut entraîner des inondations et le transport de polluants.
- Nappe phréatique : Réservoir d’eau souterraine contenu dans un aquifère, essentiel pour l’approvisionnement en eau potable et le maintien des écosystèmes.
- Îlots de chaleur urbains (ICU) : Zones urbaines où les températures sont significativement plus élevées qu’en périphérie, principalement à cause de l’accumulation de surfaces sombres et imperméables.
- Résistance au poinçonnement : Capacité d’un matériau à supporter une charge concentrée sur une petite surface sans déformation excessive ou rupture. Exprimée en N/cm² (Newtons par centimètre carré).
- Portance du sol : Capacité d’un sol à supporter des charges sans s’affaisser. Exprimée en MPa (MegaPascals).
- Efforts tangentiels / cisaillement : Forces agissant parallèlement à la surface d’un matériau, comme celles exercées par les pneus lors des freinages, accélérations ou girations, pouvant provoquer l’arrachement des granulats.
- Coefficient de perméabilité (K) : Mesure de la vitesse à laquelle l’eau peut traverser un matériau poreux. Exprimé en m/s ou mm/h.
- Colmatage : Obstruction des pores d’un revêtement perméable par des sédiments, débris ou autres particules, réduisant sa capacité d’infiltration.
- Dalles alvéolaires renforcées : Structures modulaires en plastique recyclé ou en béton, composées de cavités (alvéoles) qui peuvent être remplies de gravillon ou de substrat végétal, permettant l’infiltration de l’eau tout en supportant des charges lourdes.
- Pavés perméables (ou à joints poreux) : Pavés en béton ou en pierre dont la conception inclut des joints élargis ou une porosité intrinsèque pour permettre l’infiltration de l’eau.
- Bétons drainants : Bétons spéciaux formulés avec peu ou pas de sable, créant une structure poreuse qui permet un drainage rapide des eaux.
- Enrobés poreux : Mélanges bitumineux avec une proportion élevée de vides, conçus pour permettre à l’eau de s’infiltrer rapidement à travers la chaussée.
- Cerema : Centre d’études et d’expertise sur les risques, l’environnement, la mobilité et l’aménagement, organisme public français de référence.
- DIN 1072 : Norme allemande spécifiant les charges de trafic et les exigences de conception pour les ponts et les structures porteuses.
- NF EN 1338 : Norme européenne spécifiant les exigences pour les pavés en béton pour dallages.
FAQ – Questions fréquentes
Qu’est‑ce qu’un revêtement perméable carrossable ?
Un revêtement perméable carrossable est une surface conçue pour laisser passer l’eau tout en supportant le passage de véhicules. Cela inclut des bétons drainants, des dalles alvéolaires remplies (gravier, gazon) ou des pavés à joints larges. Ces matériaux permettent l’infiltration des eaux pluviales à la source tout en résistant aux charges du trafic.
Quel revêtement choisir pour un trafic lourd ?
Pour un usage intensif par poids lourds, les solutions comme Drainix® (dalles béton 150 mm), Truckcell™ (dalles plastiques haute portance) ou les bétons drainants renforcés sont recommandées. Il faut tenir compte des classes de trafic (T1 à T5) et adapter l’épaisseur de la structure (épaisseurs de 12 à 15 cm selon la surcharge) pour assurer stabilité et perméabilité.
Quelle épaisseur et fondation pour garantir perméabilité et portance ?
Les experts recommandent une épaisseur minimale de 5–10 cm de revêtement sur un lit drainant pour les véhicules légers, et un revêtement de 12–15 cm avec sous-couche en béton drainant ou empierrement pour trafic lourd. La fondation doit comporter une sous-fondation drainante (graviers, béton maigre drainant) adaptée au sol porteur.
Un revêtement perméable filtre-t-il les polluants ?
Oui. L’eau traverse des couches drainantes où les substrats, graviers et mousses microbiennes jouent un rôle de filtration. Les hydrocarbures et particules sont ainsi piégés et partiellement biodégradés avant d’atteindre les nappes phréatiques.
Quels sont les bénéfices environnementaux et urbains ?
Ce type de revêtement élimine le ruissellement, aide à recharger les aquifères, réduit les îlots de chaleur via l’évapotranspiration et peut favoriser la biodiversité avec des zones végétalisées. Il répond aux objectifs de gestion durable des eaux et à la loi ZAN en vigueur.
Quelles alternatives de matériaux existent ?
Les options incluent les bétons drainants (Hydromedia™, Hydro’Way), les dalles plastiques modulaires (Drainix®, Truckcell™, O2D TTE), les dalles engazonnées, pavés à joints large ou stabilisé par gravier. Le choix dépend de l’usage, du rendu esthétique, du climat et du budget.
Y a‑t‑il des obligations réglementaires à respecter ?
Oui. Depuis 2023, les parkings de plus de 500 m² doivent comporter au moins 50 % de places en surfaces perméables. Les projets sont soumis aux réglementations PLU/PLUI (règles de drainage), à la loi Climat & Résilience et aux normes CNFPT/Cerema. Les revêtements doivent répondre à des critères de résistance mécanique et perméabilité.
Quels sont les freins ou limites de ces revêtements ?
En cas de colmatage par sédiments ou mauvaises fondations, la perméabilité peut diminuer. Certains matériaux, comme les pavés enherbés, ont une perméabilité moindre. Il faut anticiper un entretien régulier pour conserver efficacité et esthétique.
Comment entretenir un revêtement perméable carrossable ?
L’entretien consiste à retirer les feuilles et terre passives à l’aide d’un balai ou aspirateur, vérifier le bon état des joints, remplacer les éléments dégradés et inspecter périodiquement la structure portante. Un entretien adapté est essentiel pour prévenir l’obstruction des pores et assurer la durabilité.
Combien coûte un tel revêtement comparé à un enrobé traditionnel ?
Ces solutions sont souvent plus coûteuses à l’installation en raison des matériaux drainants et études techniques, mais permettent d’éviter la création de bassins de rétention, de réduire les frais de réseau et d’entretien, et d’accéder à des subventions environnementales. Le coût global (TCO) peut s’avérer plus avantageux sur le long terme.