On a encore le réflexe, aujourd’hui, de vouloir compenser des sols naturels.
Tout se passe comme si la notion même de stabilisation de sol était une notion chimique. Comme s’il y avait, dans la nature, des sols « non conformes » du point de vue chimique. Des sols qu’il faut donc lier avec du ciment, de la chaux, etc.Et qu’il faut donc ensuite passer au compactage pour qu’ils « tiennent » et résistent à l’eau.
En gros, il s’agit de transformer le sol, cette ressource si rare à la surface de la planète, en quelque chose de l’ordre de la pierre inerte !
Il s’agit de combattre à tout prix la porosité, qui serait forcément porteuse d’instabilité. En bref, mieux vaut un bon vieil enrobé béton pour faire circuler un camion, qu’un chemin en terre humide. Non ?
Ce raisonnement est encore plus tenace quand on parle de terrain agricole ou d’un espace qui doit voir passer des engins lourds, des animaux au pas lourd, etc. On envisage automatiquement un sol rendu compact par un liant de chaux ou de ciment, ou en construisant un ouvrage bétonné. Ce sont des concepts en apparence rassurants. Sauf qu’en fait de sécurité, ces choix de techniques peuvent contribuer à déstabiliser vos sols en maintenant l’engrenage qui refuse le cycle de l’eau.
En effet, une utilisation intensive et une mauvaise gestion des pluies (imperméabilisation des surfaces) dégradent le sol. Son comportement mécanique va à l’encontre de la réaction souhaitée. On constate alors des coulées de boue, de l’érosion et des glissements de talus, des sols agricoles gorgés d’eau et impraticables, etc.