Et si l’aménagement des aires d’un camping dépendait de l’état de vos sols ?

Table des matières

Il y a plus de campings en France que n’importe où ailleurs en Europe. Près de 8 000 répartis sur tout le territoire, soit 33% du parc total de l’UE, et une problématique commune de plus en plus pressante : l’eau. L’eau qui ruisselle et devient une menace constante, l’eau qui manque, l’eau qu’il faut économiser, qui coûte cher… Au point qu’il devient prioritaire de penser la gestion des eaux pluviales très en amont, quand on réfléchit à l’aménagement idéal des aires de camping (allées, zones naturelles, zones de circulation, parking véhicules légers, aire de camping-car, accueil de tentes, tec.).

Il ne suffit plus de surdimensionner les solutions d’évacuation des eaux et de multiplier les conteneurs de rétention pour limiter les risques liés au ruissellement ou à la sécheresse. Dans une optique de gestion des eaux immédiate et efficace, avez-vous pensé à (re)travailler vos sols ? C’est là que tout peut se jouer, très rapidement, en cas d’épisodes climatiques exceptionnels. L’état de vos sols conditionne par ailleurs votre consommation d’eau, mais aussi l’esthétique et le confort visuel des lieux, c’est une variable intéressante à maîtriser du camping étoilé à la zone naturelle protégée non constructible aménagée…

Identifiez votre problématique et découvrez pourquoi vous devriez faire attention à vos sols

Vous souhaitez monter en gamme sur votre camping

La tendance est à l’amélioration continue. On attend désormais d’un camping qu’il offre toujours plus de services, tout en augmentant la qualité… (et pas les prix, bien entendu). Ce qui fait courir tous les propriétaires de camping après le mouton à 5 pattes, tout en gérant la baisse des réservations, la diminution des juilletistes, les changements climatiques qui affectent la haute saison et les risques de catastrophes naturelles, etc.

Pourquoi votre gestion des sols peut vous aider à monter en gamme

Graviers, sable, paillis, pavés, béton, macadam, etc., ne sont pas seulement des détails d’aménagement, vous le savez bien. Ce que vos voyageurs trouvent sous leurs pieds a un effet sur leur séjour.

Ils veulent naturellement éviter les flaques d’eau à la sortie des douches, les mares de boue autour des zones de parking, des aires de jeu, etc., C’est à la fois un besoin pratique et une question de confort visuel. C’est aussi vrai pour le reste du paysage que peut offrir votre camping. Des allées qui se tiennent, des aires de stationnement vertes voire engazonnées plutôt que des places de parking en béton qui chauffent au soleil, poussiéreuses, qui se creusent sous les roues… Cette qualité de séjour repose donc sur le choix des matériaux au sol et de la structure qui permet de les tenir.

Une structure alvéolaire tient les matériaux entre eux, stabilise le sol, laisse filtrer l’eau et assure une bonne portance sous les roues des véhicules.
Les dalles alvéolaires peuvent être remplies de gravillons, de pavés ou végétalisées.


Vous devez limiter en priorité les risques d’inondations

Vous faites peut-être partie des quelques 3 000 campings de la côte Méditerranée, dont la moitié est menacée d’inondations, d’après la Mission Interrégionale « Inondation Arc Méditerranéen ». Votre camping est peut-être situé dans une zone à risque… ou qui pourrait le devenir très vite. Dans cette configuration, vous ne pouvez pas empêcher la crue des fleuves ni les coulées de boues, mais vous avez une possibilité d’action pour renforcer la sécurité des usagers et limiter les dégâts.

Il convient de réaliser toutes les études nécessaires pour connaître l’emprise du lit majeur du cours d’eau le plus proche, étudier votre emplacement dans le PLU et par rapport aux zones inondables, etc. Vous pouvez aussi trouver toutes les recommandations pour mettre en place une chaîne d’anticipation, de prévention et de réaction en cas d’épisodes climatiques extrêmes.

La solution complémentaire pour optimiser votre gestion des eaux

En cas d’inondation, la menace vient d’abord de la pluie qui ruisselle au sol. Le risque majeur est que des trombes d’eau se déversent sur des surfaces imperméables et inondent la zone ou aillent gonfler les cours d’eau en exutoire… qui débordent.  

Votre capacité d’action ici réside dans le choix de désimperméabiliser tout ce qui peut l’être – sans rien perdre de praticabilité des surfaces ! Vous pouvez travailler les allées de circulation, parkings, aires de camping-car, les chemins piétons pour vous assurer que l’eau s’infiltrera directement à la parcelle, c’est-à-dire pile là où elle tombe. Un sol infiltrant (dont on aura testé auparavant les capacités d’infiltration) peut absorber l’intégralité d’une pluie décennale voire vingtennale. En revanche, une allée ou un parking en enrobé ne le peuvent pas.

Vous devez éviter la contamination des eaux et des sols 

C’est une contrainte à laquelle les gérants de camping doivent être de plus en plus vigilants. Réduire les rejets d’eau non filtrée et limiter les risques. Cela passe d’abord par un choix pointu du système de filtration et traitement des eaux grises. Par exemple, le choix d’un assainissement écologique, au moyen de filtres à sable, traitement biologique, etc.. Évidemment, vous devez aussi veiller à l’état et l’efficacité du réseau d’assainissement auquel vous vous raccordez. Et pourquoi pas générer votre propre système local et résilient, si le PLU le permet (type micro station d’épuration).

Que viennent faire les sols perméables dans cette problématique ?

Ajouter des zones perméables stabilisées (un sol qui infiltre l’eau vers les couches naturelles en sous-sol) vous fait marquer des points supplémentaires sur la décontamination des eaux.

Végétaux ou minéraux de remplissage, quand vous réalisez un pavage infiltrant, il joue aussi un rôle d’épurateur. La goutte d’eau qui tombe sur un sol bien construit va traverser plusieurs couches de matériaux, dont chacun joue sa note dans une partition dépolluante globale. Au fil de sa descente, la goutte d’eau est séparée des particules qui la polluent et qui sont stockées puis en partie défaites dans les sols. Vous filtrez ainsi naturellement les eaux pluviales qui peuvent être traitées directement dans les sols et rejoindre les nappes phréatiques et cours d’eau sans les contaminer.  

Vous devez réduire la consommation d’eau au camping

Tous les ans, les restrictions s’étendent en France. Pour votre camping, la restriction d’eau peut vous amener à couper les fontaines d’eau, à ne plus arroser les espaces verts, etc. La difficulté (surtout dans les régions qui subissent un fort stress hydrique), c’est de parvenir à répondre aux besoins des usagers tout en préservant l’écosystème dans lequel s’inscrit votre camping.

La gestion de l’eau est à la fois une question de coût financier et environnemental. Vous allez donc chercher à optimiser vos infrastructures sanitaires, avec des systèmes d’arrêt automatique dans les douches, des toilettes sèches, etc. D’autre part, vous savez devoir gérer l’irrigation des lieux avec parcimonie, en recourant dès que possible à du stockage d’eau de pluie, par exemple.

Les solutions complémentaires pour optimiser votre gestion de la ressource en eau

Au-delà des tuyaux et des cuves de stockage, l’eau se gère aussi en surface.

Pour conserver un environnement vert toute l’année, y compris en période de canicule ou de sécheresse, envisagez de végétaliser des surfaces comme les toitures ou les sols de vos parkings, en utilisant des plantes résistantes et autonomes en eau. Un parking de type mousses, par exemple, résiste à un usage intensif et préserve le sol de la sécheresse en conservant l’humidité dans les plantes et le racinaires. La végétation rasante résiste aux épisodes de forte chaleur, sans réclamer d’arrosage.
Vous pouvez également végétaliser une toiture avec des plantes du même type, peu gourmandes en eau, qui retiennent l’humidité, limitent le ruissellement en cas de pluies et contribuent à rafraîchir la température en cas de canicule.

Ouvrir un nouveau camping en limitant les risques

Si vous êtes dans la configuration d’une nouvelle ouverture, vous savez qu’il faudra concilier la règlementation environnementale et sécuritaire, le PLU et les responsabilités juridiques. On vous demande bien sûr d’assurer la sécurité des usagers (accès aux services d’urgence, conformité des installations électriques, etc.) mais aussi de gérer les risques d’inondation, de glissement de terrain, de feu de forêt et de pollution des sols. Si, en plus, votre camping est proche d’une zone protégée, avec une servitude environnementale à respecter, vous ajoutez au casse-tête réglementaire quelques restrictions et/ou interdictions supplémentaires.

Dans ce maëlstrom d’obligations à respecter, l’étude de vos sols prend toute son importance. Vous pouvez regrouper une grande partie des réponses sécuritaires et juridiques dans votre choix d’aménagement du terrain. C’est-à-dire en privilégiant, sur un maximum de surfaces et d’aires de votre camping, des sols perméables qui gèreront à votre place :

  • La prévention des inondations et le respect de certaines mesures imposées (dans un Plan de Prévention des Risques Naturels, par exemple) ;
  • La prévention des sécheresses et des risques d’incendie (certains systèmes végétaux résistent aux fortes chaleurs et contribuent à abaisser la température) ;
  • La conformité avec les zones naturelles protégées, type Natura 2000 en minimisant l’impact sur le milieu et en conservant les fonctions écologiques des sols ;
  • La protection des sols contre la pollution (un sol perméable bien travaillé filtre naturellement les eaux et réduit la pollution des nappes phréatiques) ;
  • Le confort visuel et thermique des usagers en garantissant des espaces verts au maximum toute l’année ;

Sans compter que les sols stabilisés peuvent être démontés sans impact sur la qualité des sols existants ni sur leur capacité à se régénérer… Ce qui peut être considéré comme un aménagement léger et faciliter l’obtention d’autorisations pour un camping en zone non constructible.

Comment créer un camping sur un terrain non constructible ?

Techniquement, si le PLU et la mairie vous y autorisent, vous pouvez ouvrir un camping même si le terrain est non constructible. Dans cette configuration, vous ne pouvez pas créer d’installations « en dur », toutes le structures doivent être démontables. Vous pouvez recevoir des tentes, caravanes et camping-cars, installer des tipis, petites yourtes et roulottes dans la mesure où ils ne resteraient théoriquement pas plus de 3 mois au même endroit. Pour des installations plus longues, même légères, cela se négocie avec la mairie.

Mais « non constructible » ne doit pas signifier « inaccessible », ou qu’il faille batailler avec les ronces, les pieds dans la gadoue pour rejoindre les toilettes sèches à 200 mètres. Sauvage, naturel, votre camping peut parfaitement répondre aux besoins pratiques de vos voyageurs, en restant confortable. L’astuce ici est de stabiliser les différentes voies qui relient les espaces (sans dénaturer les sols en les imperméabilisant). Pensez au calepinage, par exemple, avec différentes surfaces qui balisent le chemin et permettent d’identifier les différentes aires d’un coup d’œil, tout en gardant les pieds au sec.

Pour toute installation en zone fragile ou non constructible, veillez toujours à contacter la mairie pour vérifier la conformité du projet.

Et contactez nos experts pour étudier les possibilités qui s’offrent à votre camping, dans le respect de toutes les règlementations, climat et exigences locales.   

Image de Pierre GEORGEL
Pierre GEORGEL

Passionné de botanique depuis son enfance, a transformé son amour pour les plantes en une carrière florissante. Après des études réussies en horticulture et en paysagisme, il a lancé un projet audacieux à 20 ans : un jardin sur le toit du garage familial. Malgré des débuts difficiles, il co-fonde ECOVEGETAL, qui devient en 15 ans la référence en France pour les jardins sur toits et parkings. Une belle histoire d'innovation et de passion transformées en succès entrepreneurial.

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