Zéro-phyto : quand la végétalisation du cimetière évite le désherbage pénible

Table des matières

Cimetière de Poinville (02)

Juillet 2022 : l’arrêté ministériel du 15 janvier 2021 étend l’interdiction des pesticides aux cimetières. Résultat en 2024 : 78 % des communes françaises ont végétalisé au moins une partie de leurs espaces funéraires. Un chiffre multiplié par 4 en deux ans.

Avant, les cimetières recevaient des herbicides « en quantité industrielle », explique Pierre Georgel, président d’ECOVEGETAL. Aujourd’hui, avec la végétalisation du cimetière, les allées enherbées remplacent les graviers. L’engazonnement nécessite 4 à 6 tontes par an. Le désherbage manuel ou thermique ? Il représente un entretien avec des dizaines de passages annuels.

Pourquoi la végétalisation remplace toutes les alternatives de désherbage

La loi Labbé (2017) a interdit les produits phytosanitaires de synthèse dans les espaces publics dès 2017. L’arrêté de 2021, donc, étend cette interdiction aux cimetières et columbariums. 

Cette urgence réglementaire s’inscrit dans un contexte environnemental alarmant : 91 % des points d’observation des cours d’eau français affichent une contamination par les pesticides. La France reste le premier consommateur de pesticides en Europe. L’extension de la Loi Labbé aux cimetières en 2022 vise à réduire cette pollution massive qui touche 90 % des cours d’eau et plus de 60 % des nappes phréatiques. Pour les cimetières, la végétalisation s’impose comme la réponse la plus efficace à cette double contrainte : réglementaire et environnementale.

Face à cette contrainte réglementaire, les communes ont testé trois voies : l’entretien via le désherbage manuel, l’entretien via le désherbage thermique, et la végétalisation. Le verdict des gestionnaires est sans appel : seule la végétalisation transforme la contrainte en opportunité.

Le désherbage manuel exige un temps de travail important, un entretien avec des dizaines de passages par an et reste peu gratifiant pour les agents. Le désherbage thermique (vapeur d’eau chaude, brûleur à gaz) consomme énormément d’énergie et nécessite aussi de multiples interventions. 

Pierre Georgel, président d'ECOVEGETAL, dans un cimetière, évoquant la végétalisation plutôt que les pesticides

Pierre Georgel, président d’ECOVEGETAL : « Une mauvaise herbe en appelle une autre. C’est un travail infernal d’entretien »

La végétalisation, elle, supprime la contrainte. « Le gravillon, il n’y a pas de secret : on aura toujours de l’herbe qui finira par pousser parce que les graines volent avec le vent », explique Pierre Georgel. « Une mauvaise herbe en appelle une autre. C’est un travail infernal d’entretien. Alors que si on végétalise, il suffit de tondre quelques fois dans l’année et c’est fini. »

Selon Aurélie Meloni, responsable communication FREDON GRAND EST, « sur les derniers cimetières sur lesquels on a pu travailler, franchement, le résultat était bleu foncé en termes d’entretien.  […] Au final on est sur 4 à 6 interventions d’entretien, dont les tontes, ce qui est beaucoup moins que ce qu’on pourrait avoir sur du désherbage manuel par exemple à la binette ou avec un autre système mécanique. »

La végétalisation avec des couvre-sols denses constitue un désherbage préventif : en occupant l’espace, elle empêche la germination d’autres espèces.

Au-delà de l’efficacité de gestion, la végétalisation répond à des enjeux sanitaires documentés. Les produits phytosanitaires sont associés à des dérèglements endocriniens, des cancers et des maladies neurodégénératives comme Alzheimer et Parkinson. Les agents techniques, premiers exposés lors des applications massives dans les cimetières avant 2022, sont aujourd’hui protégés. La végétalisation élimine cette exposition tout en créant un environnement plus sain pour les usagers.

En résumé :
Question : pourquoi la végétalisation est-elle plus efficace que les alternatives ?
Réponse : elle supprime le besoin de désherber. 4 à 6 tontes par an contre des dizaines de passages pour le désherbage manuel ou thermique. Économie de temps d’entretien, d’énergie et de coûts.

végétalisation du cimetière : solution durable et acceptée pour atteindre le zéro-phyto. Infographie

Peur que les « mauvaises herbes » provoquent des critiques ?

C’est le frein majeur identifié par les collectivités. Les usagers manifestent une exigence élevée sur l’aspect visuel, associant propreté à absence de végétation. La végétation spontanée est perçue comme un signe d’abandon, de manque d’entretien, de « salissement ».

Pierre Georgel reconnaît ce changement de mentalité nécessaire : « D’abord il y a un changement dans la tête de chacun. Il faut accepter qu’il y ait des herbes un peu partout. »

Mais il distingue deux situations radicalement différentes :

Situation 1 : gestion différenciée non maîtrisée
« Si on ne tond pas, qu’il y a plein de mauvaises herbes, ce type de spectacle aujourd’hui n’est pas encore accepté pour les cimetières. L’esprit commun veut que ça ait l’air propre. »

Situation 2 : végétalisation contrôlée avec dispositif adapté
« Par contre si c’est tondu et que cela donne un aspect uniforme continu, là ça passe facilement. La mise en place de dalles végétalisées va amener cet aspect uniforme, vont permettre un piétinement, vont permettre aux engins qui vont creuser les tombes de circuler et de pouvoir creuser. L’acceptation est complète. Dès la réalisation, il y a une acceptation immédiate de la population. »

La clé réside dans la différence entre :

  • Végétation spontanée anarchique (herbes hautes, aspect négligé) → rejet des usagers
  • Végétation intentionnelle contrôlée (couvert dense et bas, tonte régulière, aspect soigné) → acceptation immédiate

Les solutions ECOVEGETAL MOUSSES répondent précisément à cette exigence. Les dalles alvéolaires ECORASTER sont pré-cultivées ou semées avec des végétaux spécifiques adaptés à la région d’utilisation : sédums,  thym serpolet, graminées alpines, mousses, etc. Cette végétation extensive rasante résiste à une forte fréquentation, crée un aspect uniforme et se maintient plus de 20 ans.

Pierre Georgel insiste sur la nécessité d’expliquer : « Il faut donner du sens à ce qu’on fait. Si on explique, si on donne du sens, c’est presque adopté à 80 %. Il restera toujours les hérétiques du sans herbe, de la propreté parfaite, mais petit à petit, ils se rangeront à cette vision d’un paysage en mouvement : c’est une conquête. »

À retenir :
Question : comment éviter les critiques sur les « mauvaises herbes » ? Réponse : en végétalisant avec un dispositif adapté (dalles pré-cultivées, couvre-sols bas et denses). L’aspect uniforme et la gestion visible (tonte régulière) font accepter immédiatement la transformation. 80 % d’acceptation selon les retours terrain.

Le cimetière-jardin : du minéral au vivant, un mouvement irréversible

Transformer l’ambiance austère en lieu de recueillement serein

La majorité des cimetières correspond encore au « règne du minéral » : paillage calcaire, revêtements imperméables, absence de végétation. Cette ambiance est renforcée par les pierres de taille et les enceintes murées, créant une sensation d’enfermement et d’austérité.

Les conséquences environnementales sont mesurables : formation d’îlots de chaleur urbains, imperméabilisation totale empêchant l’infiltration des eaux pluviales, absence de biodiversité. Ces espaces sont décrits comme « froids » et « peu propices au recueillement ».

La végétalisation inverse ces effets. Les cimetières paysagers favorisent l’ombrage, améliorent le confort thermique pour les usagers et créent une atmosphère plus sereine. Une enquête réalisée par Plante et Cité en 2017 révèle que 67 % des enquêtés imaginent le paysage du cimetière évoluer vers une présence plus forte du végétal.

Ce mouvement s’inscrit dans la philosophie du « jardin en mouvement » théorisée par Gilles Clément. Pierre Georgel, formé comme horticulteur à « découper les bordures, désherber les allées, tailler les haies », a évolué vers cette vision dynamique : « Petit à petit le jardin est devenu de plus en plus libre, en mouvement. Plus on va avancer vers la réduction des traitements, plus on va avancer vers une gestion raisonnée des jardins, ce qui signifiera non seulement moins de produits, mais aussi moins de  machines. »

Il oppose deux logiques : « La maintenance c’est maintenir en l’état. Donc c’est comme si on avait une image figée. On va passer dans une culture où on va se dire : si je tonds ici, je vais créer un passage, je vais créer une prairie libre, je vais laisser cette banquette se développer. »

Cette approche transforme le cimetière minéralisé, figé dans le temps, en un espace vivant qui évolue au fil des saisons tout en restant maîtrisé.

Bénéfices environnementaux mesurables

La désimperméabilisation et la végétalisation des cimetières produisent des résultats concrets :

Régulation thermique : la mise en place de surfaces végétalisées réduit les îlots de chaleur urbains. Les arbres créent des zones d’ombre et abaissent la température ressentie.

Gestion des eaux pluviales : les systèmes ECOVEGETAL (MOUSSES, ROC, PAVE) infiltrent 100 % des eaux pluviales, contrairement aux revêtements imperméables qui saturent les réseaux.

Biodiversité : la végétation extensive accueille insectes pollinisateurs, oiseaux et microfaune. Les cimetières deviennent des îlots de biodiversité en milieu urbain.
La végétation extensive favorise les auxiliaires naturels : insectes pollinisateurs, oiseaux et microfaune qui régulent l’écosystème.

Durabilité : les solutions végétales ECOVEGETAL sont conçues pour durer plus de 20 ans avec un entretien minimal. Le système crée un écosystème autonome après deux ans d’implantation.

De nombreux cimetières sont aujourd’hui labellisés Ecojardin, valorisant le travail des jardiniers et communiquant auprès des familles sur cette transformation écologique.

Cette approche rejoint la gestion différenciée adoptée par les collectivités pour leurs espaces verts. Le principe reste identique : entretenir autant que nécessaire, mais aussi peu que possible. Dans les cimetières, cela se traduit par des allées principales soigneusement entretenues et des inter-tombes végétalisés avec des couvre-sols nécessitant peu d’intervention.

Exemples de réalisations concrètes

ECOVEGETAL a stabilisé et végétalisé des cimetières à Saint-Alvère (24), Poinville (28), Crolles (38) et Montesson (78). Le revêtement ECOVEGETAL MOUSSES a été posé au centre de l’allée principale sud du cimetière de Paray-Vieille-Poste (91) pour garantir la perméabilité et le passage des véhicules funéraires.

Allée perméable (dalles avec gravier) au cimetière de Poinville (28)
Allée perméable (dalles avec gravier) au cimetière de Poinville (28)
vegetalisation du cimetière de St-Alvère (24). Allée végétalisée
Végétalisation du cimetière de St-Alvère (24). Allée enherbée

En résumé :
Question : quels bénéfices concrets apporte la végétalisation des cimetières ?
Réponse : confort thermique amélioré, infiltration totale des eaux pluviales, biodiversité favorisée, durabilité de 20+ ans, entretien réduit (4-6 tontes/an), acceptation immédiate des usagers quand la gestion est visible.

Construisez votre stratégie de végétalisation du cimetière avec ECOVEGETAL

Vous connaissez maintenant l’efficacité de la végétalisation pour transformer la contrainte du zéro-phyto en opportunité environnementale et de gestion. Mais comment démarrer concrètement pour votre cimetière ?

Chaque cimetière présente des spécificités : taille, configuration, type de sol, exposition, fréquentation, attentes des usagers. ECOVEGETAL vous accompagne pour construire un plan d’action adapté à votre situation :

Diagnostic de votre cimetière : analyse des surfaces à traiter, identification des zones contraintes (inter-tombes, pieds de murs, allées principales vs secondaires), évaluation des besoins d’accessibilité PMR.

Choix des solutions techniques : dalles alvéolaires pré-cultivées ECOVEGETAL MOUSSES pour les allées et inter-tombes, revêtements perméables carrossables (ECOVEGETAL ROC, PAVE) pour les allées principales, palette végétale adaptée à votre climat local.

Planification de la mise en œuvre : périodes d’implantation optimales, organisation du chantier, stratégie de communication auprès des usagers.

Suivi et optimisation : accompagnement pendant les deux premières années pour créer l’écosystème autonome, ajustements selon les retours terrain, valorisation de votre démarche (label Ecojardin, communication locale).

Pierre Georgel résume l’approche : « Plus on couvre le sol, moins on a de problèmes de tassement, de compactage, et plus on a une richesse forte par la matière organique. Il faut donner du sens à ce qu’on fait et expliquer au public pourquoi on le fait. »

Contactez l’équipe ECOVEGETAL pour construire votre plan d’action personnalisé

→ Visitez un cimetière végétalisé près de chez vous  Paray-Vieille-Poste 91, Crolles 38, Saint-Alvère 24, Poinville 28, Montesson 78)

Végétalisation du cimetière de Barisis (02). Allées engazonnées.
Végétalisation du cimetière de Barisis (02).
Allées engazonnées
Cimetière zéro-phyto de Crolles (38). Allées perméables
Cimetière zéro-phyto de Crolles (38).
Allées perméables.

📋 Encadrés pratiques

Les techniques de végétalisation adaptées aux cimetières

Quelles solutions techniques pour végétaliser un cimetière ?

Les collectivités disposent de plusieurs options selon les zones à traiter. Le changement de pratique passe souvent par la mise en place d’une combinaison de solutions, car il n’y a pas de solution technique unique à déployer.

Pour les allées principales (accessibilité véhicules et PMR) :

  • Revêtements perméables carrossables (comme Urbalith) pour maintenir l’accessibilité aux véhicules des pompes funèbres et aux Personnes à Mobilité Réduite
  • Pavés à joints engazonnés

Pour les allées secondaires :

  • Engazonnement : méthode très efficace pour les allées secondaires, trottoirs et places de stationnement
  • Enherbement avec ou sans dalles alvéolées
  • Feutrines ensemencées pour une implantation rapide
  • Projection de substrat ensemencé (hydro mulching)
  • Enherbement spontané sur le substrat en place avec apport de terre végétale

Pour les inter-tombes et espaces contraints :

  • Couvre-sols denses : sedum, millepertuis, thym serpolet
  • Dalles alvéolaires pré-cultivées ou semées
  • Mousses et graminées alpines
  • Paillage organique (copeaux de bois) ou minéral

Palette végétale recommandée :

  • Couvert végétal dense pour limiter le développement des adventices
  • Semences à croissance relativement lente et basse
  • Forte résilience au stress hydrique
  • Végétaux issus de milieux arides (bord de mer, montagne) : sédums, hellions, thym serpolet, graminées alpines, mousses
  • Possibilité d’essences d’arbres caduques pour l’ombre ou massifs de vivaces fleuries (roses trémières, camomille, asters)

Pour les arbres : les arbres permettent de créer des zones d’ombre et de limiter l’effet d’îlots de chaleur urbains. Il est essentiel de les espacer suffisamment des sépultures pour éviter les dégradations dues aux racines et d’anticiper la gestion de la chute des feuilles mortes.

Pour les nouveaux aménagements : minimiser les surfaces minéralisées et l’imperméabilisation du sol dès la conception, en réalisant au préalable un diagnostic écologique du site. Concevoir des tombes jointives pour éliminer l’entretien des inter-tombes. Le règlement du cimetière peut imposer que les tombes soient chargées par le haut et que les monuments soient alignés pour faciliter l’entretien.

Période d’implantation : privilégier l’automne pour sécuriser l’implantation. L’implantation au printemps présente trop de variabilité climatique et de risque de manque d’humidité pour que les végétaux lèvent correctement.


Réglementation et cadre légal du zéro-phyto

Que dit précisément la loi pour les cimetières ?

Loi Labbé (2017) : Interdiction des produits phytosanitaires de synthèse, issus de l’industrie chimique, pour l’ensemble des structures publiques (communes, départements, régions, État) et des collectivités locales depuis le 1er janvier 2017. Objectifs : protéger la qualité de l’eau, de l’air, la régénération des sols, la pollinisation des plantes ainsi que la santé des populations.

Arrêté du 15 janvier 2021 : Extension de l’interdiction d’utiliser ces produits phytosanitaires de synthèse aux cimetières et columbariums à partir du 1er juillet 2022.

Produits interdits :

  • Pesticides de synthèse incluant :
    • Herbicides (tels que le glyphosate)
    • Insecticides
    • Fongicides

Produits autorisés :

  • Produits qualifiés de biocontrôle (utilisant les mécanismes naturels)
  • Produits à faible risque
  • Produits utilisables en agriculture biologique

Application de la loi : la loi s’applique à l’ensemble de l’espace du cimetière. Seules les pratiques autorisées aux agents de la collectivité sont permises. Les familles ne sont pas autorisées à traiter elles-mêmes leurs sépultures.


 Végétalisation vs méthodes alternatives de désherbage

Pourquoi la végétalisation est-elle plus efficace ?

Désherbage manuel :

  • Applicable partout avec des outils simples (binette, couteau)
  • Demande un temps de travail important
  • Exige un nombre de passages élevé
  • Souvent peu gratifiant pour les agents

Désherbage mécanique :

  • Utilise des rabots, brosses, herses ou outils à dents
  • Peut engendrer des risques de dégradation des surfaces
  • Nécessite un nombre de passages important
  • Difficile à mettre en œuvre dans les vieux cimetières où les tombes ne sont pas alignées

Désherbage thermique :

  • Utilise la chaleur (flamme, air, eau chaude ou vapeur)
  • Présente des risques d’incendie
  • Forte consommation d’énergie
  • Peut favoriser la levée des végétaux en dormance
  • Plus efficace sur les petites herbes et mousses
  • Nécessite plusieurs applications

Végétalisation (engazonnement) :

  • L’engazonnement des allées s’avère bien moins chronophage que le désherbage des allées de graviers
  • La tonte des allées engazonnées nécessite quatre à six opérations par an

 Formations et accompagnement disponibles

Quelles formations pour les équipes techniques ?

Formation CertiPhyto : permet aux techniciens du cimetière de prendre conscience des dangers de l’usage des pesticides sur la santé et l’environnement.

Formation Biodiversité : apprend aux équipes à évoluer vers d’autres alternatives aux pesticides.

Information et formation des agents :l’information et la formation des agents techniques sont indispensables pour l’appropriation des nouveaux modes de gestion. Il est tout aussi crucial que les élus soutiennent le travail mené sur le terrain auprès des administrés.

Accompagnement technique :

Il est essentiel de se faire accompagner par des structures spécialisées pour bénéficier d’un regard extérieur, garantir la faisabilité technique, estimer les coûts, et faciliter l’accès à des exemples et des financements.

Structures d’accompagnement mentionnées :

  • Bureaux d’études
  • CAUE (Conseils d’Architecture, d’Urbanisme et d’Environnement)
  • FREDON (Fédération Régionale de Défense contre les Organismes Nuisibles)

Exemples de financements possibles :

  • Région Île-de-France
  • Agence de l’Eau Seine Normandie

Gestion différenciée : végétaliser implique de changer les modes de gestion pour adopter une gestion écologique et différenciée des espaces. Il est nécessaire de cartographier les zones et d’intervenir aux bonnes périodes de l’année pour ne pas perturber le cycle de vie des espèces.


 Questions/Réponses 

Q : Les terres imbibées de désherbant pendant des décennies peuvent-elles être un frein au bon développement de la végétalisation ?

R : Selon FREDON GRAND EST : « La rémanence, ça dépend des produits qui ont été utilisés, de la mesure avec laquelle ils ont été utilisés, mais sûrement pas tant que ça. Quelques années après l’arrêt des derniers traitements, ils ne voient pas forcément de frein. Le mieux si vous avez un doute par rapport à ça, c’est de réaliser une zone de test sur une petite surface. Vous engazonnez et si jamais vous voyez que ça ne prend pas, c’est que peut-être c’est trop tôt ou que le problème est ailleurs, ce n’est pas forcément à cause des produits. »

Q : La période d’implantation est-elle importante ?

R : « La période d’intervention est vraiment essentielle, surtout avec les modifications qu’on connaît à l’heure actuelle en termes de climat. Il y avait encore quelques années, on évoquait soit une implantation au printemps soit à l’automne. Je pense que maintenant l’implantation au printemps, il faut l’oublier parce qu’on a trop de variabilité climatique, trop de risque de ne pas avoir suffisamment d’humidité pour que derrière les végétaux lèvent. Vraiment, pour sécuriser, partir sur un semis à l’automne. » (FREDON GRAND EST)

Q : Le gazon synthétique peut-il être une solution ?

R : « En termes d’environnement, ce n’est pas intéressant. Cela contribue aux îlots de chaleur urbains. Cela s’échauffe autant voire plus que des minéraux. En plus, vous risquez de polluer sur le long terme votre sol parce que forcément ça va se dégrader et produire des micro-plastiques qui vont se retrouver dans le sol. »

Q : Peut-on combiner plusieurs techniques de végétalisation ?

R : Oui. Le changement de pratique passe souvent par une combinaison de solutions, car il n’y a pas de solution technique unique à déployer, nécessitant une démarche globale de gestion du cimetière.

Q : Combien de temps faut-il pour que la végétalisation devienne autonome ?

R : Les systèmes de dalles alvéolaires créent un écosystème autonome après deux ans. Cette végétation extensive rasante peut se maintenir pendant plus de deux décennies.

Q : Que faire avec les feuilles mortes si on plante des arbres ?

R : Il est essentiel de les espacer suffisamment des sépultures pour éviter les dégradations dues aux racines et d’anticiper la gestion de la chute des feuilles mortes. Selon Pierre Georgel : « On peut exporter les tontes, aller mettre les fauches des prairies au pied des arbres, au pied des haies. Le fait d’exporter les tontes, on va appauvrir le sol et on va permettre à toute une flore d’apparaître et de fleurir. »

Q : Les nouveaux cimetières doivent-ils être conçus différemment ?

R : Oui. Pour les nouveaux aménagements, il est impératif de minimiser les surfaces minéralisées et l’imperméabilisation du sol dès la conception, en réalisant au préalable un diagnostic écologique du site. Il est crucial de concevoir des tombes jointives (ados) pour éliminer l’entretien des inter-tombes. Le règlement du cimetière peut imposer que les tombes soient chargées par le haut et que les monuments soient alignés pour faciliter l’entretien.

Image de Pierre GEORGEL
Pierre GEORGEL

Passionné de botanique depuis son enfance, a transformé son amour pour les plantes en une carrière florissante. Après des études réussies en horticulture et en paysagisme, il a lancé un projet audacieux à 20 ans : un jardin sur le toit du garage familial. Malgré des débuts difficiles, il co-fonde ECOVEGETAL, qui devient en 15 ans la référence en France pour les jardins sur toits et parkings. Une belle histoire d'innovation et de passion transformées en succès entrepreneurial.

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