Mairies : comment vous soulager de la contrainte zéro-phyto ?

Table des matières

La réglementation change. L’entretien des espaces publics n’est plus une affaire de produits chimiques. La loi Labbé est le point de départ. Elle interdit l’usage des produits phytopharmaceutiques de synthèse dans les espaces publics depuis le 1er janvier 2017.

Mais l’interdiction s’étend. Le 1er juillet 2022, de nouveaux lieux sont entrés dans le périmètre du « zéro phyto ». L’arrêté du 15 janvier 2021 a renforcé cette contrainte légale. Désormais, cimetières, terrains de sport, campings, hôtels, établissements de santé et d’enseignement sont concernés, qu’ils soient publics ou privés.

C’est une transformation forcée. Ou une opportunité stratégique.

Les nouvelles obligations et les marges de manœuvre

Le passage au « zéro phyto » n’est plus une option pour les collectivités. C’est une obligation légale, visant la préservation de la santé publique et de l’environnement. Les enjeux sont majeurs : en France, 90 % des cours d’eau et plus de 60 % des nappes phréatiques contiennent des résidus de pesticides (voir aussi l’article zéro phyto : ce qu’il faut savoir).

Concernant les produits interdits, il s’agit des produits phytosanitaires chimiques, tels que les herbicides, insecticides, fongicides ou engrais non organiques.

Des exceptions strictes existent. La loi Labbé permet une dérogation pour des raisons de sécurité. De plus, les produits de biocontrôle et ceux utilisables en agriculture biologique (AB) ne sont pas visés par l’interdiction générale sur les produits phytopharmaceutiques.

Attention, toutefois. Certains programmes, comme ceux de la Région Bretagne ou les critères de labellisation stricts, encouragent l’exclusion de tous les produits phytosanitaires, y compris ceux de biocontrôle et labellisés AB.

Valoriser l’engagement : et si votre commune visait un label ou une distinction ?

Face à cette transition, l’engagement est récompensé et valorisé. L’objectif est clair : pérenniser la démarche écologique et communiquer sur les efforts locaux.

Plusieurs distinctions existent :

1. Les Trophées Zéro Phyto (Bretagne) :

La Région Bretagne décerne ces trophées depuis 14 ans pour encourager l’exclusion des produits chimiques dans l’entretien des espaces publics. En 2022, 75 nouvelles communes et intercommunalités ont été reconnues. En 2023, la barre des 578 communes garanties Zéro Phyto est atteinte, soit près de la moitié des communes bretonnes. Plus de 1,9 million de Bretons (57% de la population) résident dans une commune primée.

2. Le Label « Commune sans pesticide » et « Terre Saine » :

Le label « Commune sans pesticide » récompense les collectivités ayant totalement cessé le recours aux produits phytosanitaires sur leurs espaces publics pendant au moins un an. Il est co-animé par France Nature Environnement Loire et la FREDON Auvergne-Rhône-Alpes. Ce label est partenaire du label national « Terre saine », organisé par le ministère de la Transition écologique. Pour obtenir le label national « Terre saine », une condition supplémentaire est requise : l’arrêt de l’utilisation des produits biocides anti-mousses sur les trottoirs.

3. Les Chartes Régionales (en mutation) :

Des initiatives comme les chartes « Objectif Zéro Phyto » en Occitanie sont en cours de transformation. Elles laissent place depuis 2023 à la « Charte Engagé pour le végétal ». En 2023, 445 communes et 86 autres partenaires, incluant des structures touristiques (campings) et de loisirs (golfs, parcs d’aventures), étaient labellisés par les anciennes chartes.

Devenir une commune labellisée : la feuille de route

Le processus de labellisation ou de charte suit une méthodologie rigoureuse.

Les étapes clés pour candidater à un label strict, comme « Commune sans pesticide », sont précises :

1. Engagement et diagnostic :

La démarche commence par la mobilisation des élus et l’adoption d’une délibération communale ou la signature d’une charte. Un diagnostic des pratiques actuelles est réalisé, y compris une cartographie des zones à risques élevés de pollution (proximité cours d’eau, fossés).

2. Planification et alternatives :

Il faut élaborer un plan de désherbage ou un plan de gestion différenciée (GD). La GD est la méthode opérationnelle privilégiée : elle adapte l’entretien selon l’usage de la zone. Les techniques alternatives sont choisies, allant du désherbage thermique ou mécanique à l’éco-pâturage, en passant par le paillage naturel et la fauche raisonnée.

3. Formation et compétences :

La formation des agents communaux est indispensable. Ils doivent acquérir de nouvelles compétences en techniques alternatives et en biologie végétale.

4. Communication et acceptation citoyenne :

Un plan de communication et de sensibilisation doit être mis en place dès le début. Le public doit être préparé aux changements visuels, notamment la présence de la flore spontanée, souvent appelée « adventices ». Cette étape est cruciale pour l’acceptation sociale.

5. Audit et Labellisation : Pour le label « Commune sans pesticide », un audit des pratiques est réalisé. L’arrêt total d’utilisation des produits phytosanitaires doit être prouvé sur l’ensemble du territoire communal depuis au moins 12 mois, y compris l’élimination des stocks.

Retours d’expérience des villes pionnières

De nombreuses collectivités ont réussi cette transition, prouvant sa faisabilité, même dans les grandes agglomérations.

Haguenau (Alsace) :

La ville a réduit l’utilisation des produits phytosanitaires de 70% entre 2008 et 2012, atteignant la suppression totale en 2014. Elle a obtenu le label « Terre saine, commune sans pesticide » en 2015. Un pic de doléances citoyennes a été observé en 2012 lors de la généralisation de la gestion différenciée, mais la stratégie de communication a permis de faire chuter ce taux par la suite.

Angers (49) :

La ville a atteint le « zéro phyto » en 2014. Les techniques appliquées incluent l’eau chaude, la mousse de coco biodégradable, le désherbage thermique et manuel, le paillage des massifs et le lâcher d’insectes.

Rochefort (17) :

Initiée en 2004, la démarche a rencontré des réticences initiales chez les jardiniers (peur d’une ville « sale »). Cinq ans d’argumentation ont été nécessaires pour que les agents reconnaissent les bénéfices sur leur santé et l’environnement, les transformant en ambassadeurs du programme auprès des citoyens.

Les aéroports :

En 2019, 35% des 37 aéroports interrogés étaient déjà en « zéro phyto ». Ils intègrent cette politique dans une approche transversale, liant la gestion différenciée à la stratégie biodiversité et à la réduction de l’empreinte carbone. La stratégie principale est de limiter les fréquences de coupe sur les prairies à faible contrainte pour dégager du temps et des ressources.

La transition implique un changement profond des pratiques et des mentalités. Les villes qui ont réussi ont misé sur deux piliers : la gestion différenciée pour optimiser les moyens, et la communication pour assurer l’acceptation de ces nouveaux paysages urbains. C’est ainsi que l’interdiction se mue en une politique de développement durable réussie.

Végétalisation et zéro-phyto ? Oui, ils vont bien ensemble…

La contrainte du zéro-phyto ne doit pas appeler à une réaction anti-végétation. Au contraire, on vise l’objectif inverse !

Le problème, quand on supprime les pesticides et les produits phytosanitaires, c’est l’entretien. La moindre pousse non contrôlée dans l’allée de la mairie vous fait redouter l’aspect négligé et le coût supplémentaire du désherbage, qui doit se faire à la main.

Mais la végétation n’est pas votre ennemie pour autant. Il y a plusieurs façons pratiques de la ré-apprivoiser pour rentrer dans le cadre de la loi zéro-phyto sans vous arracher les cheveux. Et vous y trouverez de nombreux avantages, dont :

  • Le confort esthétique pour les usagers : verdir les villes augmente le bien-être des habitants.
  • Une meilleure gestion des eaux pluviales : un sol non imperméabilisé, c’est un sol infiltrant. La pluie ne ruisselle pas en surface, les évacuations par canalisations sont préservées, vous évitez les inondations, etc.
  • Un geste pour l’environnement : faire respirer les sols, permettre le retour d’une biodiversité locale, filtrer les eaux de pluie naturellement et moins contaminer les nappes et les cours d’eaux…  –      

Ce qu’il vous faut, ce sont les bons outils. 

À quels espaces de votre commune se prête la végétalisation zéro-phyto ? 

Certains espaces de votre commune se prêtent bien à la végétalisation. Les accès à la mairie, par exemple, piétons ou voies circulatoires.

Les allées des parcs, les chemins communaux, ou pourquoi pas la place du marché ! C’est le genre d’endroit ultra-fréquenté où le risque d’inondation pose une problématique coûteuse. Paradoxalement, c’est aussi le genre de place totalement imperméabilisée, régulièrement percée d’évacuations pour favoriser l’écoulement direct vers les canalisations (rejets du marché, eaux usagées, pluies). 

On imagine mal le sol d’une grande place à utilisation intensive totalement engazonné. L’entretien serait invivable. Mais avez-vous envisagé un sol perméable ? C’est-à-dire un mélange de zones plantées et de zones minéralisées, qui infiltrent l’eau, avec la portance suffisante pour permettre la circulation de véhicules et le stationnement de poids lourds ? 

Un cas d’usage typique : les allées du cimetière

S’il y a un espace qui reçoit constamment du public et qui réclame un entretien au cordeau, c’est le cimetière communal. Depuis la loi sur le zéro-phyto, de nombreuses mairies se sont vues confrontées à un dilemme inattendu : devoir maintenir les zones plantées, plus « vivantes » pour les usagers, au prix d’un entretien deux fois plus coûteux… ou bétonner les allées pour un résultat plus propre ?

En effet, sans l’usage de pesticides, l’entretien des allées d’un cimetière demande désormais un travail minutieux. Il faut donc trouver les moyens humains (et financiers) de maintenir vos espaces en bon état. Devant ce nouvel obstacle, certaines mairies ont opté pour la deuxième solution. Ce qui est dommage pour un lieu de recueillement, auquel la dureté du matériau est peu adaptée.

Sans compter que l’enrobé imperméable augmente aussi le risque d’inondations.

La solution apportée par ECOVEGETAL associe des allées vertes et des allées minérales avec un rendu visuel régulier, propre et finement dessiné. Et surtout, elle ne réclame pas d’entretien supplémentaire.

Trois solutions vertes portantes, résistantes, infiltrantes et zéro-phyto 

Votre plan d’action pour répondre à l’exigence du zéro-phyto sans utiliser de produits chimiques ni passer par le tout-béton est plus simple que vous ne l’imaginez. 

Il existe à votre disposition plusieurs solutions qui répondent à la fois

  • Au problème d’entretien des zones plantées que pose le zéro-phyto,
  • Aux problèmes que pose l’imperméabilisation de vos sols
  • À la portance et toutes les contraintes techniques des sols
  • Aux besoins de la collectivité (santé, bien-être des usagers…).

ECOVEGETAL Mousses : la solution la plus verte

Imaginez une allée verte toute l’année, sans entretien particulier. Les végétaux autosuffisants trouvent leur équilibre naturellement et résistent au passage des piétons comme des véhicules.

Voilà ce que vous devez savoir sur le système ECOVEGETAL Mousses.

ECOVEGETAL Pavé

À défaut de plage… Sous les pavés, un sol qui respire.

Zéro ruissellement de surface, rendu esthétique propre, la solution EOVEGETAL Pavé est aussi confortable pour vos usagers. Elle est facile à mettre en place, infiltrante et se combine parfaitement avec une autre technique de végétalisation.

ECOVEGETAL ROC

La dalle alvéolée ROC est idéale pour une place de marché. Remplissage végétal ou minéral possible. La synthèse de toutes ces options fonctionne aussi très bien. 

La solution verte « bonus »

Vous pouvez aller encore plus loin dans votre démarche sans phytosanitaires.

Un tapis de sédum pour votre voie de tram – Réalisation ECOVEGETAL

Zéro-phyto, zéro entretien et résultat visuel plus fourni, le tapis de sedum s’accorde à vos zones non circulables, comme les voies de tram ou ronds-points.

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Image de Pierre GEORGEL
Pierre GEORGEL

Passionné de botanique depuis son enfance, a transformé son amour pour les plantes en une carrière florissante. Après des études réussies en horticulture et en paysagisme, il a lancé un projet audacieux à 20 ans : un jardin sur le toit du garage familial. Malgré des débuts difficiles, il co-fonde ECOVEGETAL, qui devient en 15 ans la référence en France pour les jardins sur toits et parkings. Une belle histoire d'innovation et de passion transformées en succès entrepreneurial.

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