Végétalisation : que faire si vous avez un terrain en pente

Que faire d’un terrain en pente : peut-on vraiment le végétaliser ?

Vous avez une pente sur votre terrain, et vous ne voulez pas laisser cette parcelle nue.

Sur le plan esthétique, vous auriez bien raison d’aménager cette surface avec de la végétation et des arrangements personnels. Une allée engazonnée, des marches en pierre, un mur de soutènement en bas de la pente… Mais est-ce vraiment faisable sur votre terrain ?

La crainte, en végétalisant une surface inclinée, c’est que les plantes et votre joli gazon se retrouvent au bas de la pente dès les premières grosses pluies. Que les racines creusent le sol et emportent tout avec elles en cas de coup de vent ou d’orage intense.

Devriez-vous plutôt entreprendre d’importants travaux de terrassement pour niveler voire aplanir la zone au maximum et vous offrir un espace moins pentu, qui souffrirait moins des effets des pluies et de l’érosion ? Ça semble la solution la plus rassurante, pourtant elle est coûteuse et ne résout que partiellement les problèmes qui se seraient posés en conservant le talus.

Vous pouvez vous épargner ces travaux. Ce qui compte réellement pour réussir à bien aménager votre terrain, c’est de savoir lire ses propriétés. Donc de comprendre ce qu’il se joue à l’intérieur de cette butte.

Avant d’aménager votre jardin : comprendre ce qu’il se passe sur un sol en pente 

Pourquoi vous parle-t-on toujours d’érosion ?

Vous l’avez forcément lu partout, dès qu’il s’agit d’inclinaison du sol, tous les textes mentionnent le risque d’érosion.

En effet, si votre terrain est nu (peu ou pas d’herbe ou de végétaux, présence de roche), l’érosion est une menace. Le sol n’est pas protégé, il s’assèche et ne s’enrichit pas, ce qui le rend vulnérable aux pluies. Plus la pente est forte, plus l’eau va ruisseler, creuser le sol, créer des ravines et déstabiliser la structure même du terrain.

D’ailleurs, pourquoi l’eau ruisselle-t-elle autant ?

L’eau est essentielle pour votre sol, à condition qu’il ne se soit pas trop dégradé. Il peut avoir été trop compacté (lors de travaux par exemple), manquer d’apports organiques (peu de végétaux sur place), pâtir d’un drainage insuffisant ou d’une surcharge d’acidité (polluants, engrais, pesticides…)  il perd ses capacités absorbantes… Ça veut dire que l’eau ne s’infiltre pas ou très peu dans le sol et il se forme alors des flaques en surface.
Or, sur un terrain en pente, la gravité laisse encore moins de temps à l’eau pour s’infiltrer. Elle s’écoule, gagne en énergie à mesure qu’elle dévale la pente, et elle emporte les particules à la surface du talus.

En d’autres termes, si votre sol est abîmé, il subira plus violemment les épisodes de stress climatiques. Les pluies, la chaleur, les vents vont l’affecter, et votre terrain peut devenir un casse-tête à gérer.

L’un des risques, c’est que la pente se déforme sous leur action combinée, ou que le talus s’effondre. Dans ce cas, un mur de soutènement, une bâche ou des grilles avec tenons et mortaises ne suffisent plus à parer au glissement du terrain.

La clé pour une bonne gestion d’un terrain en pente consiste donc à entretenir le sol et préserver sa structure, pour éviter de passer votre temps à compenser ses réactions.

Une des solutions les plus efficaces pour cela est justement de… végétaliser un terrain en pente. La question est donc moins de savoir s’il faut le faire que comment vous y prendre.

Végétaliser un terrain en pente : pourquoi ça a l’air difficile

Vous considérez donc l’option végétale pour votre terrain, talus ou petite surface de pente. Mais il vous reste quelques difficultés à surmonter, sans doute du même ordre que les internautes dont nous avons étudié les questions principales.

« Est-ce que les végétaux seuls vont suffire à tenir la pente ? »

C’est souvent le cas à la fin de travaux de terrassement : la butte qui reste et qui a bien été consolidée est retenue pendant un temps sous une bâche. Ça semble une bonne couverture protectrice, mais que se passera-t-il quand il faudra l’enlever ? Vous avez peut-être envisagé la possibilité de planter des végétaux à travers la bâche ? Il y a mieux à faire…

« La nature du sol n’est pas idéale… »

Un sol sec, exposé au soleil et en pente peut compliquer la végétalisation, comme le signalent certains propriétaires qui n’arrivent pas à faire partir durablement leurs plantations. Mais n’est pas impossible pour autant ! (Lire plus bas). 

« On n’entretient pas une pente comme un terrain à plat ! »

La question de l’entretien est importante. De nombreux particuliers cherchent des conseils sur le type de végétaux à cultiver sur un terrain en (forte) pente, avec une accessibilité limitée (comme dans cet échange sur ce forum). Peut-on engazonner une butte si on ne peut pas y passer la tondeuse (risque de chute) ? Il existe heureusement d’autres solutions pour obtenir un tapis de verdure qui offre un rendu esthétique comparable, pour très peu d’entretien.

Fort degré de pente et pluies à venir…

Un internaute qui doit végétaliser un talus de 45° sur 30 m de long se demande « quelles techniques adopter pour éviter les glissements de terre lors des premières pluies ? ».
Vous avez compris dans les paragraphes précédents que la pluie est une menace pour un terrain en pente dont la composition n’est pas idéale (sol sec, trop compacté ou très argileux)… Mais c’est encore plus vrai lorsque ce sol est laissé totalement à nu. Il a donc tout intérêt à enrichir son sol pour y cultiver les végétaux qui l’aideront à résister.

Si ça a l’air compliqué, pourquoi végétaliser une pente malgré tout ?

C’est une solution efficace, vous l’avez lu plus haut, pour améliorer votre gestion des eaux pluviales. Entre une butte de terre nue (ou de roche) et une butte végétalisée, le risque de ruissellement n’a plus rien à voir. La végétation (une fois bien implantée) protège le sol, maintient sa structure entre ses racines et infiltre l’eau petit à petit plutôt que de la laisser ruisseler en surface et provoquer des coulées.

Ça veut dire aussi que vous ne retrouverez pas une flaque systématiquement en bas de votre terrain, et que vos voisins courront moins de risque de se voir inondés dès que de fortes pluies d’orage s’abattront sur la pente en question. Une bonne nouvelle pour vos relations de voisinage !

Vous marquez évidemment des points pour l’environnement en privilégiant un sol vert plutôt qu’un aménagement rocheux ou carrément cimenté. Vos végétaux filtrent la pluie et limitent ainsi la pollution des eaux en surface. Ils contribuent aussi au maintien de la biodiversité, qui nécessite tous les gestes de protection disponibles.

Sur le long terme, la végétalisation vous coûte également moins cher qu’un renforcement de maçonnerie au bas d’un talus. C’est en effet la seule solution qui évolue avec le sol et l’aide à se maintenir, là où les blocs de soutènement finissent par céder sous le poids des éléments cumulés. Il faut donc régulièrement remonter le talus et les murs qui l’enserrent… Peu rentable pour vous !

À tous ces effets positifs s’ajoute enfin le rendu esthétique. Une pente bâchée fait tache dans le décor, mais un terrain pelé aussi ! Il ne suffit pas de semer sur un terrain en pente et de regarder pousser le gazon. Idéalement, vous rêvez d’une couverture totale et régulière, ce qui nécessite simplement de bien choisir votre installation.

Comment végétaliser en pente sans vous arracher les cheveux ?

Avant de trouver la formule de végétalisation qui vous convient, vous devez étudier le terrain que vous avez. Soit relever des informations sur :

– L’exposition de votre terrain : avez-vous un ensoleillement continu sur cette parcelle ? La pente est-elle très exposée aux vents ou moyennement ? Est-elle à l’ombre ? Subit-elle de grosses pluies saisonnières (orage cévenol par exemple) ou des sécheresses ? Ce sont des informations importances pour choisir le bon type de végétation.

– Le degré de pente : plus l’inclinaison est forte (notamment au-delà de 45º), mieux il faudra ancrer le complexe végétal pour assurer son maintien. Sortez votre niveau à bulle !

– La nature du terrain : votre sol est-il plutôt argileux, sableux, ou limoneux ? Vous pouvez effectuer vous-même le test en roulant une motte de terre entre vos doigts pour voir si elle a tendance à coller ou à s’effriter. Vous pourrez enrichir votre sol par la suite, s’il manque d’éléments essentiels à la bonne santé des plantes.

– Les capacités absorbantes et la porosité de votre sol : vous pouvez réaliser un test de perméabilité du sol, comme un test de percolation sur une pente légère (plus pratique au-dessous de 7%) ou un essai Lefranc pour prendre la mesure comme un professionnel. Il peut être important de comprendre comment votre sol se comporte sous la pluie. C’est une donnée essentielle pour bien identifier ce que vous pourrez aménager.

Stop ou Feu vert ? Dans quels cas est-il vraiment impossible de végétaliser une pente ?

Après étude du terrain, vous avez vos données. Si vous avez de la chance, tout est vert et vous pouvez sauter au paragraphe suivant sans hésiter ! Sinon, certaines données semblent indiquer que la zone est impossible à végétaliser… Mais ce n’est sans doute pas aussi radical que ça :

• Votre pente est trop prononcée. À plus de 50% d’inclinaison, votre pente semble trop raide pour être végétalisée, parce que l’action des pluies provoque un ravinement systématique… La terre et ses nutriments ne tiennent pas et les végétaux en souffrent.

Est-ce un stop pour vous ?  
En laissant un talus « à nu », l’eau va effectivement ruisseler et raviner la pente. Moins il y a de liant entre les matériaux, plus vite ils se désolidarisent. C’est comme ça que votre terrain en pente se défait.
Comment éviter cet effet ? En stabilisant votre terrain, par exemple avec un jeu de dalles ancrées dans le sol, à remplir avec du végétal ou du minéral. Ce dallage limite voire élimine le risque d’érosion des surfaces. Sachez qu’il existe des solutions de stabilisation conçues pour des pentes extrêmes. Remplissage minéral ou végétal, ce qui compte ici est de maintenir les propriétés du sol et de bien infiltrer les eaux en profondeur.

• Votre sol est composé en majorité de matériaux inertes et manque de terre végétale. Il semble difficile de faire pousser quelque chose sur ce terrain.  

Est-ce un stop pour vous ?
On ne verdit pas un terrain en pente s’il n’a pas une bonne composition végétale. Mais ça n’est pas une limite incontournable. Vous pouvez enrichir votre terrain en terre et en matières fertiles, ce qui demandera seulement un peu de préparation supplémentaire de votre sol.

• Votre sol subit déjà actuellement une très forte érosion et il a tendance à glisser. Pour vous, c’est clair, il ne peut pas recevoir de végétaux.

Est-ce un stop pour vous ?
Toujours pas ! Si l’érosion fragilise autant un sol en pente, c’est en grande partie lié à une mauvaise cohésion de ses matériaux : un sol limoneux ou sableux, par exemple, se désagrège plus facilement sous l’action des pluies ou des vents. Un sol très argileux peut aussi sur-réagir en période de gel et dégel : ces cycles répétés créent des fissures qui favorisent l’arrachage des particules dès qu’il recommence à pleuvoir.
La gravité entraine ensuite les éléments vers le bas et déforme la pente petit à petit (ou brutalement avec un glissement de terrain).
Que faire d’un sol en pente soumis à une forte érosion ?
Penser à l’envers : végétaliser la surface est un excellent moyen de lutter contre son érosion. Le système racinaire des plantes qui s’enfonce en profondeur viendra améliorer la tenue du sol et infiltrer l’eau, et les végétaux formeront une couche protectrice en surface. Si votre terrain glisse, il vous faudra le stabiliser, améliorer sa structure et recourir à un complexe végétal retenu par des dalles lestées, avec un système de fixation mécanique.

Des solutions à retenir pour stabiliser un terrain en pente

Pour assurer la tenue de vos végétaux sur une surface en pente, le mieux est d’encadrer mécaniquement leur enracinement plutôt que de semer directement sur site.

Vous pouvez recourir à des systèmes de dalles de stabilisation de talus, qui tiendront à la fois le substrat et les végétaux, tout en garantissant une bonne fixation au sol.

Quels végétaux choisir pour bien végétaliser en pente ?

L’option gazon est plutôt à éviter sur une pente, pour des raisons évidentes de sécurité du jardinier et de sa tondeuse. Mais il existe des options tout aussi vertes qu’une pelouse.

Vous pouvez végétaliser une colline avec un rendu rasant et moussu qui variera de teinte au fil des saisons, ou viser un effet plus ambitieux de prairie fleurie. Tout est une question de préparation du sol et de pose de votre dallage. Pour une meilleure prise des végétaux, vous pouvez privilégier un système pré-cultivé, où les plantes auront déjà commencé à développer un racinaire solide.

Pour vous assurer une végétation durable et régulière au fil des saisons, tenez compte de votre zone climatique : choisissez des plantes connues pour leur adaptabilité dans votre région. Autrement dit, des plantes indigènes.  

Évitez également les espèces invasives, même si elles ont l’air plus résistantes que les autres et semblent pouvoir s’adapter à votre pente.

Vous pouvez demander conseil à un expert pour choisir le complexe le plus adapté à votre cas.

FAQ – Questions fréquentes au sujet des terrains en pente