
La flore spontanée reprend ses droits… et c’est tant mieux !
Vous connaissez la loi. Depuis 2017 : interdiction des produits phytosanitaires chimiques dans les espaces publics. Ce n’est pas une contrainte administrative de plus. C’est une double urgence : protéger la santé des citoyens et celle des écosystèmes.
Pour réussir cette transformation, de nombreuses collectivités s’engagent dans des démarches de labellisation qui valorisent leurs efforts. Les Trophées Zéro Phyto en Bretagne, le label « Commune sans pesticide » ou encore le label national « Terre Saine » récompensent les communes qui ont totalement cessé le recours aux produits phytosanitaires. En 2023, près de la moitié des communes bretonnes étaient déjà reconnues, démontrant que cette transition est non seulement possible, mais aussi source de fierté collective. Ces distinctions encouragent une dynamique positive : l’interdiction devient une opportunité stratégique de développement durable.
Cette transition remet en question notre relation avec le vivant, notre idée même de ce qu’est un espace « bien entretenu ». Les retours d’expérience des collectivités révèlent une préoccupation récurrente : la même qualité de désherbage avec pour objectif ‘zéro adventice’ est difficilement atteignable, puisqu’il serait nécessaire de multiplier par 5 (voire davantage) les actions de désherbage alternatif. Pas d’autre solution : on remarque désormais plus de flore spontanée sur nos trottoirs ! »
Le défi n’est pas de faire comme avant. Il est de transformer nos perceptions.
Un changement de mentalité
Face à cet état de fait, la réponse technique est la gestion différenciée. Il ne s’agit plus d’entretenir uniformément tous les espaces selon le même standard, mais d’adapter l’entretien selon l’usage, la nature du sol et la fréquentation, pour entretenir « autant que nécessaire, mais aussi peu que possible » (voir notre article complet sur le sujet).
La suppression des pesticides conduit à la réapparition de la végétation spontanée, qu’il faut accepter comme une autre façon d’envisager l’aménagement paysager.
Cette acceptation soulève cependant des questions légitimes que vous vous posez probablement :
- Comment végétaliser des zones fortement contraintes (parkings, voies de circulation) sans sacrifier leur fonctionnalité ?
- Quelles plantes choisir pour couvrir le sol, limiter les adventices et attirer les pollinisateurs ?
- Comment garantir un rendu acceptable pour les usagers tout en favorisant la biodiversité ?
Des solutions concrètes pour chaque type d’espace
La transition zéro-phyto n’est pas une pure substitution technique à objectif de rendu visuel constant. Elle s’accompagne de changements à différents niveaux et nécessite des solutions adaptées à chaque contexte.
Principe fondamental : la végétalisation préventive
La meilleure alternative consiste à choisir des modalités de gestion et des plantes qui permettent d’éviter d’avoir recours à des produits de traitement. Plutôt que de lutter contre la végétation spontanée, l’idée est de l’anticiper en installant une végétation choisie qui occupe l’espace et laisse moins de place aux adventices.
Les actions concrètes à privilégier pour garantir la faune et la flore locales :
1. Végétalisation ciblée avec des essences tapissantes
Utiliser des essences tapissantes (Herniaria glabra, thym) pour supplanter les « mauvaises herbes ». Ces plantes couvre-sol créent un tapis végétal dense qui limite naturellement l’apparition d’adventices indésirables tout en offrant un habitat favorable aux insectes.
2. Flore locale et diversité
Planter des vivaces adaptées au sol et au climat locaux, privilégier les espèces utiles aux insectes pollinisateurs. La LPO préconise , par exemple, d’utiliser des essences locales, qui s’adapteront parfaitement aux conditions climatiques de la région. Ce conseil reste valable dans tous les espaces afin de préserver la diversité biologique locale du site.
📋BON À SAVOIR : Attention aux plantes invasives
Faire très attention aux espèces ornementales qui peuvent s’avérer invasives. Il existe des propositions d’espèces de substitution aux plantes envahissantes. Celles-ci étant indigènes, ou exotiques mais introduites depuis suffisamment longtemps pour que l’on ait constaté qu’elles n’avaient aucun caractère envahissant.
Par exemple, dès que l’on observe l’apparition de Renouée du Japon, il faut réagir vite. La LPO, dans son guide Zéro-phyto, préconise un arrachage minutieux des pieds, leur séchage puis leur brûlage. L’important est de ne laisser aucun fragment au sol qui pourrait reprendre racine et réduire à néant tous les efforts.
3. Fauche raisonnée et habitats pour la faune
Pratiquer la fauche raisonnée et tardive sur les prairies, avec une seule coupe par an. Cette pratique favorise les plantes à fleurs (comme les orchidées sauvages) et fournit le couvert nécessaire aux pollinisateurs et aux papillons.
Des allées en herbe peuvent également être tracées par tonte au sein d’espaces fauchés. C’est alors le cheminement de la tondeuse qui dessine les allées. Cette méthode présente l’avantage de pouvoir changer le tracé des allées d’une année sur l’autre.
Il est préférable d’exporter les produits de fauche en les ramassant quelques jours après la coupe (perte d’environ deux tiers du poids par évaporation et dissémination des graines favorables notamment aux plantes annuelles).
Sur les zones hors servitude forte, il est recommandé de prévoir une opération de coupe par an voire une fois tous les 18 ou 24 mois. Le stockage du carbone par ces prairies est aussi une piste en cours de réflexion.
4. Créer des micro-habitats pour les auxiliaires
Favoriser les auxiliaires fait partie des solutions alternatives à l’utilisation des produits phytosanitaires grâce à la restauration des équilibres biologiques. Pour une gestion saine et sans danger des espaces verts, il suffit la plupart du temps de restaurer les équilibres écologiques naturels pour favoriser la présence de ces auxiliaires : insectes, oiseaux, hérissons, chauves-souris, etc. Pour cela, rien de mieux qu’un jardin diversifié en essences et en micro-habitats.
Actions concrètes pour favoriser les auxiliaires :
- Installation de bandes fleuries et de surfaces enherbées
- Plantation de haies bocagères composées
- Installation de nichoirs à oiseaux (mésanges contre la processionnaire du pin…)
- Installer des petits tas de bois mort ou des hôtels à insectes
- Favoriser certaines plantes favorables aux insectes : Cymbalaire des murailles (Cymbalaria muralis) ou le lierre grimpant (Hedera helix
- Aménager des mares pour favoriser les insectes et les oiseaux
Certaines espèces animales et parfois végétales, appelées auxiliaires, protègent les végétaux en régulant les populations d’indésirables (chenilles processionnaires, papillons nocturnes, pucerons, araignées, etc.).
Des collectivités vont plus loin en réalisant des lâchers d’organismes auxiliaires pour maîtriser rapidement les populations d’organismes nuisibles. Par exemple, réaliser un lâcher de larves de coccinelles pour éviter la prolifération des pucerons sur tilleuls. À Rablay sur Layon (49), l’agent technique en charge des espaces verts commande ponctuellement des larves de chrysopes pour lutter contre les pucerons.
Solutions techniques adaptées aux espaces contraints
Le « Zéro Phyto » force les collectivités à repenser l’aménagement. La solution du béton est rejetée par les habitants. Le défi est de garantir des sols propres, portants et sans entretien chimique. La végétalisation des surfaces circulables et minérales apporte une solution avec un grand S.
Une solution exactement inverse au tout-minéral : des sols perméables et en partie végétalisés, garantissant un entretien minimal et proposant quantités d’avantages annexes (lutte contre les inondations et les îlots de chaleur).
La mise en œuvre de ces solutions s’inscrit dans une méthodologie éprouvée par de nombreuses villes pionnières. Des collectivités comme Haguenau (zéro phyto atteint en 2014), Angers ou Rochefort ont démontré la faisabilité de cette transition, même dans les grandes agglomérations. Leur réussite repose sur deux piliers : une planification rigoureuse avec un plan de gestion différenciée adapté à chaque zone, et une communication préventive auprès des citoyens pour préparer l’acceptation des nouveaux paysages urbains. Les solutions que nous allons détailler s’appuient sur ces retours d’expérience concrets.
Les différentes applications selon les types de terrains
Parkings et voies de circulation
Les systèmes perméables multicouches, qu’ils soient fondés sur une végétation de milieux arides (type mousses) ou engazonnés, supportent le passage des véhicules tout en filtrant et retenant l’eau, réduisant ainsi le ruissellement.


Pierre Georgel, président d’ECOVEGETAL, témoigne en observant un de ses parkings perméables, de l’efficacité de ces solutions : « On a ici un sol en pavés béton, ce sont des dalles VILLAROC qui peuvent être utilisées pour les véhicules légers ou pour les poids lourds. Elles sont posées sur un lit de pose et puis remplies de substrat et ensuite on sème. Au bout de 3 ans avec un usage intensif, c’est le cas de ce parking, eh bien, regardez : on a une végétation qui s’est installée et ce qui est intéressant c’est de voir que cette végétation est très riche. Aucun produit n’est utilisé pour l’entretien. »
Zones très fréquentées
Pour une place de marché nécessitant une portance pour les poids lourds, des solutions comme ECOVEGETAL ROC assurent la résistance nécessaire. ECOVEGETAL PAVE est infiltrant et supprime le ruissellement de surface.

Cimetières
Face au coût de l’entretien manuel, il est nécessaire de mener une réflexion en amont de la définition du projet pour faciliter l’entretien sans produit phytosanitaire de l’espace à rénover. Une solution consiste à associer des allées vertes et minérales pour un rendu régulier sans entretien supplémentaire.
À Montesson (78) : ECOVEGETAL a réalisé des allées vertes dans le cimetière, associées à des allées minérales, offrant un rendu visuel « régulier, propre et finement dessiné » qui ne requiert pas d’entretien supplémentaire.
Il est recommandé d’enherber les allées ou d’utiliser des dalles engazonnées plutôt que d’opter pour des allées sablées ou gravillonnées qui nécessiteront davantage d’entretien. Les allées et surfaces gravillonnées sont à éviter dans tous les cas, car leur entretien sans produit n’est possible qu’avec un arrachage manuel.
On peut également concevoir des massifs arbustifs ou des prairies fleuries en lieu et place du minéral.
Ces systèmes végétalisés (dalles VILLAROC, systèmes perméables multicouches, pavés infiltrants) font partie des trois solutions techniques ECOVEGETAL détaillées ici : ECOVEGETAL Mousses pour une allée verte toute l’année, ECOVEGETAL Pavé pour un rendu esthétique sans ruissellement, et ECOVEGETAL ROC pour les places à forte contrainte de portance.
Infrastructures spécifiques
Pour les zones non circulables ou spécifiques, le tapis de sédum peut être appliqué sur les voies de tram ou les ronds-points, offrant un résultat visuel fourni sans entretien phytosanitaire.
La richesse de la végétation spontanée
L’un des aspects les plus fascinants de ces aménagements est la capacité du système à accueillir une végétation spontanée qui enrichit la palette végétale initiale.
Pierre Georgel l’explique : « En fonction des projets, on va faire des mélanges ad hoc, au départ. Dans ce cas, ici, c’est un mélange très résistant au piétinement et au passage des véhicules. Dans d’autres cas, on peut faire des mélanges spéciaux avec des plantes endémiques choisies pour la région. Ensuite, on va aussi avoir l’apparition de plantes spontanées qui, par semis ou par fragments de végétaux, vont venir s’installer. »
Il détaille la richesse observée sur un parking de trois ans : « On a par exemple ici un petit thym commun (on en a plein sur ce parking). 0n a aussi du thym serpolet on a des petites graminées amethystina qui sont des graminées alpines qui résistent au tassement. On a des sedum : sedum acre, sedum sexangulare, le sedum hispanicum ou lydium et puis on a pas mal de mousses. »



Et d’ajouter : « Par exemple ici on a le petit trèfle qu’on a semé mais à côté on a un trèfle qui lui est venu par lui-même. On a un petit lamier qui s’est installé là et on a plein de plantes comme ça qui sont très intéressantes parce qu’elles vont arriver par semis et nous montrer que finalement elles peuvent vivre même dans des conditions qui sont quand même saxatiles, c’est-à-dire avec peu d’eau et du piétinement. »
Cette végétation spontanée apporte une diversité supplémentaire : « On a un Centranthus ruber, ce qu’on appelle la valériane qui fait des fleurs blanches ou des fleurs violettes ou rouges. Cela, c’est une plante qu’on n’aurait pas pensé installer, elle est venue toute seule. »
Un entretien réduit au minimum
L’un des avantages majeurs de ces systèmes végétalisés est la réduction drastique de l’entretien. Pierre Georgel le confirme : « On a une végétation très riche, tout en infiltrant la totalité des eaux de pluie. […] Cela prouve qu’on peut végétaliser de grandes surfaces dans une ville, avec en outre très peu d’entretien. Ce parking n’est tondu qu’une seule fois par an. »
Il faut limiter au maximum les interventions et laisser ainsi à la nature la place dont elle a besoin.
Des résultats mesurables
La transition vers le zéro-phyto accompagnée d’une stratégie de végétalisation produit des effets concrets et mesurables sur la biodiversité locale.
Le retour de la faune et de la flore en milieu urbain
Le retour d’éléments naturels en milieu urbain peut contribuer à lutter contre le phénomène d’érosion de la biodiversité. Les espaces verts sont en effet des lieux privilégiés pour favoriser des espèces végétales et animales menacées.
Cette approche globale a des effets mesurables : un enrichissement réel de la faune et de la flore. Le retour des éléments naturels contribue directement à lutter contre l’érosion de la biodiversité à grande échelle.
Une nouvelle façon de penser l’entretien
Avec l’avènement du « zéro-phyto », les villes font bien plus qu’adapter leurs pratiques : elles intègrent une nouvelle façon de penser et d’entretenir leurs espaces verts. Cette transition n’est donc pas une pure substitution technique à objectif de rendu visuel constant, elle s’accompagne de changements à différents niveaux.
Les toitures végétalisées : un levier supplémentaire pour la ville
Créer une toiture végétalisée extensive ou semi-intensive peut contribuer à une meilleure gestion de l’eau et développer la biodiversité en ville. La toiture végétalisée peut assurer plusieurs fonctions dont notamment accueillir la biodiversité (plantes, insectes, butineurs, oiseaux…) dans des zones très urbanisées où la forte pression foncière limite le développement de jardins au sol.
Pour maximiser l’accueil de la biodiversité sur les toitures, il est recommandé de :
- Planter plus de 10 espèces végétales en privilégiant les plantes locales et sauvages
- Installer les aménagements qui permettront d’accueillir les insectes et les oiseaux
- Utiliser des matériaux recyclés et locaux pour la couche de drainage minérale et le substrat organique
Le gestionnaire de la toiture doit rester vigilant à certaines espèces végétales qui sont souvent de grand gabarit comme les jeunes arbres, dotées d’un système racinaire pivotant à fort développement, ou des plantes exotiques envahissantes.
La gestion des équilibres biologiques
Ainsi, pour une gestion saine et sans danger des espaces verts, il suffit la plupart du temps de restaurer les équilibres écologiques naturels. Cette restauration passe par la diversification des essences et la création de micro-habitats variés.
Des méthodologies simples, efficaces et économiquement viables peuvent s’adapter à chaque type d’espace.
Tableau récapitulatif : Vos questions, nos réponses
| Questions fréquentes des professionnels | Réponses apportées dans cet article |
|---|---|
| Comment remplacer efficacement les pesticides tout en garantissant l’esthétique des espaces verts ? | La végétalisation préventive avec des essences tapissantes (Herniaria glabra, thym) et des vivaces adaptées permet de couvrir le sol et de limiter naturellement les adventices. Les systèmes perméables multicouches (dalles alvéolaires) végétalisent les surfaces tout en maintenant leur fonctionnalité. |
| Quelles espèces végétales privilégier pour attirer les pollinisateurs et limiter les adventices ? | Privilégier les essences locales adaptées au climat : thym commun, thym serpolet, fétuque amethystina, sedum (acre, sexangular, hispanicum), trèfles. Ces plantes résistent au piétinement et créent un habitat favorable aux insectes pollinisateurs. La végétation spontanée enrichit naturellement la palette (lamier, valériane, origan). |
| Quels impacts la suppression des produits chimiques a-t-elle sur la faune locale ? | La restauration des équilibres écologiques favorise le retour des auxiliaires : insectes, oiseaux, hérissons, chauves-souris. Ces auxiliaires régulent naturellement les populations d’indésirables (pucerons, chenilles processionnaires). Le retour d’éléments naturels en milieu urbain contribue à lutter contre l’érosion de la biodiversité. |
| Comment adapter l’entretien pour préserver les habitats naturels ? | Pratiquer la fauche raisonnée et tardive (une seule coupe par an, voire tous les 18-24 mois). Exporter les produits de fauche quelques jours après la coupe. Créer des allées par tonte au sein d’espaces fauchés. Limiter au maximum les interventions pour laisser la place à la biodiversité. |
| Quelles solutions pour les zones fortement contraintes (parkings, voies de circulation) ? | Les dalles alvéolaires VILLAROC remplies de substrat adapté et végétalisées supportent le passage des véhicules légers ou poids lourds. Ces systèmes perméables infiltrent l’eau de pluie et accueillent une végétation riche avec un entretien minimal (une tonte par an). Au bout de 3 ans, la végétation est installée sans aucun produit phytosanitaire. |
| Comment végétaliser les cimetières sans multiplier l’entretien ? | Enherber les allées avec un substrat spécifique (mélange de farine de plumes, mycorhizes, Lithotam) et planter de la fétuque. Utiliser des dalles engazonnées. Éviter les allées gravillonnées qui nécessitent un arrachage manuel. Concevoir des massifs arbustifs ou prairies fleuries en lieu et place du minéral. |
| Comment créer des habitats favorables aux auxiliaires ? | Installer des bandes fleuries et surfaces enherbées, planter des haies bocagères, poser des nichoirs à oiseaux, créer des petits tas de bois mort ou des hôtels à insectes, aménager des mares. Favoriser les plantes utiles aux insectes (Cymbalaire des murailles, lierre grimpant). Diversifier les essences et créer des micro-habitats variés. |
| Quel niveau d’entretien prévoir avec le zéro-phyto ? | Les systèmes végétalisés bien conçus nécessitent très peu d’entretien : une tonte par an suffit. La végétation s’installe naturellement et se maintient avec un usage intensif sans produits phytosanitaires. Il faut limiter au maximum les interventions. |
| Comment gérer les plantes invasives sans produits chimiques ? | Utiliser des essences locales qui s’adaptent parfaitement aux conditions climatiques. Faire attention aux plantes ornementales potentiellement invasives. Pour la Renouée du Japon : arrachage minutieux des pieds, séchage et brûlage, en veillant à ne laisser aucun fragment au sol. Privilégier des plantes de substitution indigènes. |
| Peut-on allier végétalisation et infiltration des eaux pluviales ? | Oui, les systèmes perméables multicouches filtrent et retiennent l’eau, réduisant le ruissellement. Les pavés infiltrants suppriment le ruissellement de surface. Le racinaire des végétaux (comme la fétuque amethystina) aide à l’infiltration de l’eau en installant des chemins capillaires. La totalité des eaux de pluie peut être infiltrée. |
| Les allées enherbées résistent-elles à une forte fréquentation ? | Oui, avec le bon choix d’espèces et de substrat. Les graminées alpines comme la fétuque amethystina résistent au tassement et au piétinement. Le thym supporte bien le passage. Même avec un usage intensif quotidien pendant 3 ans, la végétation se maintient sans produits d’entretien. |
| Comment favoriser la biodiversité sur les toitures végétalisées ? | Planter plus de 10 espèces végétales en privilégiant les plantes locales et sauvages. Installer des aménagements pour accueillir insectes et oiseaux (hôtels à insectes, nichoirs). Utiliser des matériaux recyclés et locaux. Éviter les végétaux à grand gabarit, système racinaire pivotant ou plantes exotiques envahissantes. |
Vers une réconciliation entre fonctionnalité et biodiversité
Imaginez des parkings où la biodiversité prospère, des cimetières où les pollinisateurs butinent entre les allées, des voies urbaines qui infiltrent naturellement l’eau de pluie tout en accueillant une flore locale diversifiée. Ce n’est pas une utopie écologique déconnectée des réalités de gestion. C’est une réalité technique éprouvée, mise en œuvre avec succès sur des sites contraints et fortement fréquentés.
Des espaces multifonctionnels et résilients pour la ville
La conception adapte le végétal aux contraintes. Ces aménagements résolvent à la fois le problème du zéro-phyto et celui de l’imperméabilisation des sols. Ils créent des espaces qui :
- Supportent les usages intensifs (circulation, piétinement)
- Infiltrent l’eau de pluie sur place, participant à la gestion des eaux pluviales
- Accueillent une biodiversité riche et diversifiée
- Nécessitent un entretien minimal (une tonte par an)
- Offrent un rendu visuel végétalisé apprécié des usagers
L’alliance du technique et du vivant
Ces solutions démontrent qu’il est possible d’allier les exigences techniques les plus strictes (portance pour poids lourds, résistance au piétinement intensif) avec l’accueil d’une végétation spontanée riche. Le substrat adapté, la palette végétale choisie et la structure alvéolaire des dalles créent les conditions d’un écosystème miniature qui évolue et s’enrichit dans le temps.
Un horizon positif pour vos projets d’aménagement
Le zéro-phyto n’est pas une contrainte à subir mais une chance à saisir pour transformer durablement vos espaces. C’est l’occasion de créer des aménagements qui :
- Répondent aux obligations réglementaires
- Réduisent les coûts d’entretien à long terme
- Améliorent la gestion des eaux pluviales
- Contribuent à la lutte contre le réchauffement climatique
- Favorisent le retour de la biodiversité locale
- Améliorent le cadre de vie des citoyens
Cette approche rejoint celle des collectivités qui ont franchi le pas de la labellisation officielle. Le processus pour obtenir un label comme « Commune sans pesticide » suit des étapes précises : engagement politique, diagnostic des pratiques, élaboration d’un plan d’action, formation des agents, et surtout, communication citoyenne dès le début du projet. Ces étapes garantissent non seulement la conformité réglementaire, mais aussi l’adhésion des usagers à ces nouveaux espaces verts plus naturels, remplis de flore spontanée. Votre démarche de végétalisation peut ainsi s’inscrire dans cette dynamique de reconnaissance et de valorisation.
👉 Pour aller plus loin dans votre démarche zéro-phyto
Vous souhaitez découvrir comment appliquer concrètement ces solutions de végétalisation sur vos projets de parkings, cimetières, voies ou espaces publics ? ECOVEGETAL accompagne les mairies et maîtres d’ouvrage dans leur transition vers le zéro-phyto avec des solutions techniques éprouvées.
Comment profiter du zéro-phyto ? Discutons-en : https://www.ecovegetal.com/contact/