
Dans les parcs rennais, les pâquerettes côtoient désormais les massifs structurés, et les prairies fleuries ont remplacé une partie des pelouses tondues quinze fois par an.. Ce qui pourrait sembler négligé est en réalité le fruit d’une révolution verte : depuis 2012, Rennes n’utilise plus aucun produit phytosanitaire pour l’entretien de ses 900 hectares d’espaces verts. Pionnière de la gestion différenciée dès 1981, la ville bretonne a su transformer une contrainte réglementaire en opportunité écologique, offrant ainsi une nouvelle place à l’environnement dans la vie urbaine. Mais face à cette nouvelle donne, une question revient dans toutes les communes : comment conjuguer esthétique, entretien réduit et zéro-phyto ?
Rennes a ouvert la voie il y a plus de quarante ans. Dès 1981, la ville a classé ses parcs et jardins en cinq catégories, du jardin structuré fleuri (le parc du Thabor) aux jardins de nature (la Prévalaye), en passant par les milieux champêtres et d’accompagnement. À chaque catégorie correspond un protocole d’entretien adapté. Résultat : « certaines pelouses ne sont plus tondues régulièrement et ont un aspect champêtre. Cette démarche est volontaire : les herbes hautes préviennent le dessèchement, protègent les sols et favorisent la biodiversité », Direction des Jardins et de la Biodiversité de la ville sur son site.
Le passage au zéro-phyto s’est fait progressivement. Initié en 2003 à l’échelle de Rennes, l’objectif est devenu effectif dans toutes les communes de Rennes Métropole dès 2006. Depuis 2012, plus aucun produit phytosanitaire n’est utilisé pour l’entretien des lieux publics rennais, sauf exceptions (terrains de sport, cimetières). Les services municipaux ont dû tout réapprendre : désherbage mécanique ou manuel, surfaces sablées remplacées par des étendues herbeuses, acceptation des « adventices » qui subsistent ici ou là
Le changement n’a pas été qu’une affaire de technique.. Les premières années ont nécessité une pédagogie intensive. Aujourd’hui, les Rennais photographient les papillons dans leurs squares.
Une obligation qui bouscule les pratiques
Depuis le 1er janvier 2017, la loi Labbé interdit l’utilisation de produits phytosanitaires pour l’entretien des parcs et voiries publics. Les 35 000 communes françaises ont dû repenser intégralement leur gestion des jardins et voiries. Un bouleversement pour des équipes formées pendant des décennies à la recherche du « propre » et de l’impeccable.
Car le défi dépasse largement le cadre technique. Sept ans après l’entrée en vigueur de la loi, une enquête de Techni.Cités révèle que « le regard des agents mais aussi celui des habitants sur la flore spontanée a changé ». Maxime Guérin, chargée de mission à Plante & Cité, le confirme : « Si on avait voulu remplacer une technique par une autre, on serait allé droit dans le mur. »
La ville de Besançon, nommée Capitale française de la biodiversité en 2018, illustre cette transformation. Ses équipes gèrent plus de 240 hectares de parcs et espaces verts urbains dont 13 sites labellisés ÉcoJardin. La commune pratique le zéro-pesticide depuis plus de 10 ans et a fait « le choix de diminuer drastiquement la place des végétaux horticoles dans ses massifs au profit de vivaces, de fleurs sauvages et nectarifères ».
Les contraintes s’accumulent. Budgets serrés, équipes réduites, temps d’entretien multiplié par trois selon certaines estimations : beaucoup de communes se sentent démunies. À cela s’ajoute la pression esthétique. Les habitants veulent de la nature, mais une nature « bien peignée ». Comment, dès lors, concilier l’attente d’espaces soignés, les impératifs écologiques, et la réduction drastique des interventions humaines ? Il s’agit aussi de préserver la qualité des milieux naturels, notamment en limitant l’usage de l’eau, ressource précieuse.
La réponse tient en grande partie au choix des végétaux. Car contrairement aux idées reçues, « la gestion différenciée n’est pas plus chronophage que les anciennes techniques chimiques », affirment les spécialistes. On peut même y faire des économies. Le secret ? Planter des vivaces robustes, des graminées sobres, des couvre-sols étouffant les adventices : un nouveau vocabulaire végétal s’impose dans les services techniques. Reste à savoir lesquelles planter, et où. Tour d’horizon des solutions qui fonctionnent sur le terrain.
La réponse tient en grande partie au choix des végétaux. Car contrairement aux idées reçues, « la gestion différenciée n’est pas plus chronophage que les anciennes techniques chimiques », affirment les spécialistes. On peut même y faire des économies. Le secret ? Planter des vivaces robustes, des graminées sobres, des couvre-sols étouffant les adventices : un nouveau vocabulaire végétal s’impose dans les services techniques. Reste à savoir lesquels planter, et où. Tour d’horizon des solutions qui fonctionnent sur le terrain.
Les solutions concrètes : quelles plantes privilégier ?
Le paragraphe est le fruit de nos recherches. Il est à lire comme une grande revue de presse des conseils des spécialistes du sujet.
Pour les zones de tonte différenciée (prairies fleuries)
La composition idéale
Pour créer une prairie fleurie durable, les spécialistes recommandent un mélange composé d’environ 80% de graminées à croissance lente et 20% de fleurs vivaces (source : https://fr.wikipedia.org/wiki/Prairie_fleurie). Ce type de composition favorise un environnement équilibré, où chaque espèce trouve sa place sans nuire à l’autre. Les graminées à croissance lente sont « délibérément choisies pour ne pas faire concurrence aux fleurs » (source : https://www.gazondirect.fr/prairie-fleurie-avec-graminees.html).
Graminées résistantes recommandées :



- Fétuque rouge (Festuca rubra) – compose souvent 40% des mélanges (source: https://gazon.barenbrug.fr/particulier/produits/mes-prairies/ma-prairie-vivace-bio-diversifiee)
- Pâturin des prés (Poa pratensis)
- Dactyle aggloméré (Dactylis glomerata) (source : https://www.parc-vosges-nord.fr/wp-content/uploads/2020/11/guide-prairie-2020-outil-plantes-indicatrices.pdf)
Fleurs indigènes pour prairies :


Jeffdelonge)

- Marguerite sauvage (Leucanthemum vulgare)
- Centaurées (Centaurea) Achillée millefeuille (Achillea millefolium) : « supporte bien le manque d’eau et attire les papillons » (source : https://www.le-chatel-des-vivaces.com/343-plantes-vivaces-sans-entretien)
- Lotier corniculé (Lotus corniculatus) – légumineuse (sources: https://fr.wikipedia.org/wiki/Prairie_fleurie et https://www.rootsum.fr/guide-vert/gazon-fleuri)
Légumineuses fixatrices d’azote :

photo Ivar Leidus

photo Ivar Leidus (wikipedia)
- Trèfle blanc (Trifolium repens)
- Trèfle rouge (Trifolium pratense) Ces plantes « enrichissent le sol en éléments nutritifs » (source : https://gazon.barenbrug.fr/particulier/produits/mes-prairies/ma-prairie-vivace-bio-diversifiee)
- Fréquence d’entretien : Une prairie fleurie vivace doit être fauchée 1 à 3 fois par an selon la richesse du sol. « Sur sol pauvre, avec peu de graminées, une seule fauche annuelle en automne suffit » (source : https://www.rootsum.fr/guide-vert/creation-entretien-prairie-fleurie). Ce rythme d’entretien permet de préserver la vie du sol et la diversité florale, tout en garantissant la qualité du couvert végétal.
- Densité de semis : 30 g de semences pour 10 m² (source : https://conseiljardin.over-blog.com/article-semer-une-prairie-86007041.html). Ce travail de préparation et de suivi est essentiel pour assurer la réussite de la prairie.
Pour les massifs en pleine terre (zéro arrosage)
Vivaces rustiques


- Les sedums (orpins) : Les sedums sont décrits comme des « plantes très résistantes à la sécheresse, tout en étant rustiques » (source : https://www.leaderplant.com/blog/15-plantes-sans-arrosage-pour-un-jardin-fleuri). « Planté sur les toitures végétalisées, le sedum ne demande aucun apport d’eau » (source : https://www.leaderplant.com/blog/15-plantes-sans-arrosage-pour-un-jardin-fleuri). Les variétés recommandées incluent Sedum spurium, Sedum acre, et Sedum spectabile (source : https://www.jardiland.com/conseils-idees/26-plantes-supportent-manque-deau).Ces espèces sont un exemple parfait de végétaux adaptés à un jardin durable, car elles favorisent la vie du sol et attirent de nombreux insectes pollinisateurs.
- L’achillée millefeuille (Achillea millefolium) : Cette plante « offre des ombelles colorées (jaune, rouge, rose) et un feuillage finement découpé. Elle supporte très bien la sécheresse » (source : https://www.le-chatel-des-vivaces.com/content/325-10-plantes-vivaces-increvables-pour-lete-un-massif-sans-souci-meme-en-pleine-chaleur). Floraison de juin à août. « Résistance : increvable, même en sol pauvre » (source : https://www.le-chatel-des-vivaces.com/content/325-10-plantes-vivaces-increvables-pour-lete-un-massif-sans-souci-meme-en-pleine-chaleur).C’est un autre exemple de vivace qui permet de développer la biodiversité et d’accueillir des insectes utiles au jardin.
- Le gaura (Gaura lindheimeri) : « Avec ses fines hampes dansantes et ses petites fleurs roses ou blanches, la gaura est une valeur sûre. Résistante à la sécheresse, elle fleurit sans interruption de juin à octobre » (source : https://www.le-chatel-des-vivaces.com/content/325-10-plantes-vivaces-increvables-pour-lete-un-massif-sans-souci-meme-en-pleine-chaleur). « Une taille légère en fin de floraison suffit » (source : https://www.le-chatel-des-vivaces.com/content/325-10-plantes-vivaces-increvables-pour-lete-un-massif-sans-souci-meme-en-pleine-chaleur).
Ce type de gestion consiste à limiter les interventions, ce qui favorise un jardin plus résilient. - La perovskia (sauge de Russie) : « Originaire des régions arides d’Asie centrale, elle est particulièrement bien adaptée aux conditions de plein soleil et de sécheresse » (source : https://www.auxine-shop.fr/12-plantes-de-plein-soleil-sans-arrosage/). Floraison de juillet à octobre avec des épis de fleurs bleues. « Taillez sévèrement au printemps pour favoriser une nouvelle croissance vigoureuse » (source : https://www.auxine-shop.fr/12-plantes-de-plein-soleil-sans-arrosage/).
- L’échinacée (Echinacea) : « Résistante à la sécheresse » avec des « grosses fleurs en forme de marguerite, très mellifères » (source : https://www.le-chatel-des-vivaces.com/content/325-10-plantes-vivaces-increvables-pour-lete-un-massif-sans-souci-meme-en-pleine-chaleur). Floraison de juillet à septembre. Elle attire de nombreux insectes pollinisateurs (plante mellifère) et contribue à la vie du massif.


Pour les zones ombragées
Couvre-sols d’ombre efficaces



- Le pachysandra (Pachysandra terminalis) : « Cette plante est parfaite pour les zones ombragées où peu de plantes prospèrent. Elle forme un tapis dense de feuilles vert foncé brillant, et ses petites fleurs blanches ajoutent une touche de beauté au printemps » (source : https://plantespassion.com/plantes-couvre-sol-vivaces/). Feuillage persistant. Hauteur : 20 à 30 cm (source : https://www.gerbeaud.com/jardin/fiches/choisir-plantes-couvre-sol,1436.html).
- Les géraniums vivaces : « Si vous aussi vous succombez inlassablement au charme fou des géraniums vivaces, vous trouverez quelques variétés qui se satisferont de l’ombre. Ils s’installent en prairie, en lisière, au pied des arbres » (source : https://www.jardiland.com/conseils-idees/9-plantes-vivaces-plaisent-ombre). Le Geranium macrorrhizum est particulièrement recommandé comme « plante couvre-sol robuste et polyvalente » avec un « feuillage persistant vert foncé » qui « dégage un agréable parfum de citron lorsqu’on les froisse » (source : https://www.pepinieres-huchet.com/le-blog/780-quelle-plante-couvre-sol-choisir-selon-l-exposition.html).
- L’alchémille (Alchemilla mollis) : « Cette plante tapissante est appréciée pour son feuillage velouté en forme de cœur. Son feuillage hydrophobe vert anis retient remarquablement bien les gouttes de rosée et de pluie et s’orne d’un nuage de fleurs jaunes en été » (source : https://www.pepinieres-huchet.com/le-blog/780-quelle-plante-couvre-sol-choisir-selon-l-exposition.html).
- La petite pervenche (Vinca minor) : « C’est un de mes couvre-sol favoris. Un beau feuillage vert foncé luisant, de grandes fleurs bleues en mai. Quand la plante est bien implantée, il n’y a pratiquement plus de désherbage à faire » (source : https://jardinierparesseux.com/2024/05/18/quels-couvre-sol-poussent-a-l-ombre/). Zone de rusticité : 4, hauteur : 20 cm (source : https://jardinierparesseux.com/2024/05/18/quels-couvre-sol-poussent-a-l-ombre/).
- L’heuchère (Heuchera) : « Idéale en couvre-sol grâce à son feuillage persistant décliné dans de nombreux tons, du vert clair au pourpre profond. En plus d’apporter de la couleur dans les parties ombragées, elle produit de petites hampes florales délicates au printemps » (source : https://www.le-chatel-des-vivaces.com/148-plantes-couvre-sol-a-l-ombre).


- Densité de plantation : pour les vivaces couvre-sol, « il est toujours préférable de plante les vivaces couvre-sols par groupe de 5-7 ou 9 plantes en fonction de la surface à couvrir afin de créer des massifs harmonieux » (source : https://www.le-chatel-des-vivaces.com/39-plantes-couvre-sol).
- Paillage : « Après la plantation, il sera important mettre un paillage organique type paillis de chanvre, de miscanthus, ou de BRF. En attendant que les couvre sol jouent les rôles contre les mauvaises herbes, le paillage évitera les mauvaises herbes et vos plantes se développeront plus rapidement » (source : https://www.le-chatel-des-vivaces.com/39-plantes-couvre-sol).
- Entretien : contrairement aux idées reçues, « la gestion différenciée n’est pas plus chronophage que les anciennes techniques chimiques. Je pourrais même rajouter.. que l’on y fait des économies » (source : https://blue-eco-formations.com/gestion-differenciee-espaces-verts/).
Gestion différenciée : ce qu’il faut noter
Conseils pratiques de mise en œuvre : la méthode pas à pas
1. Réaliser un diagnostic précis du site
Avant toute plantation, l’analyse du terrain est cruciale. Selon le guide « Zéro phyto » publié par Plante & Cité, centre technique national des espaces verts, il faut examiner trois paramètres : la nature du sol (argileux, sableux, limoneux), l’exposition (plein soleil, mi-ombre, ombre) et les usages (zone de passage intensif, espace de détente, zone naturelle).
Source : https://www.plante-et-cite.fr/ressource/fiche/281/le_guide_zero_phyto
« Un mauvais choix de végétal sur un sol inadapté génère systématiquement des problèmes d’entretien et des coûts supplémentaires », explique Laurent Hardoin, ingénieur territorial et formateur en gestion écologique des espaces verts, dans un webinaire organisé par l’association Hortis en 2023.
2- Établir un zonage fonctionnel
La gestion différenciée repose sur un principe simple : adapter l’entretien à l’usage réel de chaque espace. Le référentiel national de Plante & Cité distingue cinq niveaux d’intervention, du plus intensif (zones de prestige devant les bâtiments officiels) au plus naturel (espaces de biodiversité sans intervention).
Pour les petites communes, trois zones suffisent généralement : espaces représentatifs (10-15% de la surface), espaces intermédiaires (40-50%), et espaces naturels (35-45%), comme le préconise le Centre national de la fonction publique territoriale (CNFPT) dans ses formations.
Source : https://www.cnfpt.fr/evoluer/developper-ses-competences-metier/jardins-espaces-verts-gestion-differenciee/nationale/s/14026
3. Sélectionner des espèces adaptées au territoire
L’utilisation de végétaux locaux est un gage de réussite. « Les végétaux indigènes sont génétiquement adaptés au climat et aux ravageurs locaux, ce qui réduit considérablement les besoins en soins », souligne Audrey Muratet, écologue et auteure de « Sauvages de ma rue » (Éditions Le Passager clandestin).
Les Conservatoires botaniques nationaux proposent des listes de référence d’espèces indigènes par région. Pour l’Île-de-France, le Conservatoire botanique national du Bassin parisien met à disposition une base de données accessible en ligne avec plus de 400 espèces adaptées.
Source : https://cbnbp.mnhn.fr/cbnbp/
4. Planter densément pour gagner du temps
La densité de plantation conditionne la rapidité de couverture du sol et donc la maîtrise des adventices indésirables. Les professionnels recommandent 5 à 7 sujets par mètre carré pour les vivaces de taille moyenne, et jusqu’à 9 plants par mètre carré pour les couvre-sols de petite taille.
« Plus la plantation est dense, plus vite on obtient un couvert végétal qui empêche la germination des indésirables », confirme Olivier Hébert, responsable du pôle Espaces verts de la ville de Rennes, dans un guide pratique publié par l’association des maires de France en 2022.
Source : https://www.amf.asso.fr/documents-gestion-differenciee-espaces-verts/67843
5. Pailler généreusement la première année
Le paillage organique constitue un allié indispensable pendant la phase d’installation. Une épaisseur de 7 à 10 centimètres de broyat de branches, de feuilles mortes ou de miscanthus limite drastiquement la levée des adventices et maintient l’humidité du sol.
D’après les expérimentations menées par Plante & Cité entre 2018 et 2021, un paillage correctement appliqué réduit de 80% le temps de désherbage manuel la première année. À partir de la deuxième année, lorsque la végétation s’est développée, le paillage devient facultatif.
Source : https://www.plante-et-cite.fr/ressource/fiche/514/paillages_vegetaux_performances_techniques
Les erreurs à éviter
Sous-estimer le temps d’installation
Sous-estimer le temps d’installation
La transformation d’un espace vert nécessite de la patience. « Beaucoup d’élus s’attendent à un résultat immédiat, mais il faut compter 18 à 24 mois pour qu’un massif de vivaces atteigne sa maturité », prévient Pascal Aspe, directeur des espaces verts de la métropole de Montpellier, interviewé par la revue Espaces naturels en 2023.
Cette durée incompressible correspond au cycle naturel d’enracinement et de développement aérien des végétaux. La première année, les massifs peuvent paraître clairsemés, d’où l’importance du paillage et de la communication auprès des riverains.
Sélectionner des plantes inadaptées au climat
L’erreur classique consiste à choisir des végétaux spectaculaires mais exigeants en eau ou sensibles au gel. « J’ai vu des communes du Nord planter des lavandes qui gelaient chaque hiver, ou des villes du Sud installer des hostas qui grillaient en été », raconte Rozenn Créac’h, paysagiste-conceptrice spécialisée en gestion écologique, dans un article du magazine Jardins de France (2024).
Les zones de rusticité USDA, consultables sur le site du Ministère de l’Agriculture, permettent d’identifier les espèces adaptées à chaque région en fonction des températures minimales hivernales.
Négliger la communication avec les habitants
Le changement de paradigme esthétique déroute souvent les usagers habitués aux gazons tondus ras et aux massifs de fleurs annuelles. La ville de Metz a résolu ce problème en installant des panneaux pédagogiques expliquant les bénéfices écologiques de la gestion différenciée dans chaque parc transformé.
« Depuis que nous avons mis en place ces panneaux et organisé des visites commentées, les plaintes ont chuté de 70% », témoigne Claire Lévêque, responsable Biodiversité à la ville de Metz, dans un rapport du Cerema (Centre d’études et d’expertise sur les risques, l’environnement, la mobilité et l’aménagement) publié en 2023.
Source : https://www.cerema.fr/fr/actualites/gestion-differenciee-espaces-verts-retours-experience
Viser la perfection immédiate
La gestion différenciée implique d’accepter une certaine spontanéité végétale. Vouloir contrôler chaque pousse spontanée génère une charge de travail incompatible avec l’objectif de réduction des interventions.
« Il faut apprendre à composer avec la flore spontanée quand elle n’est pas gênante », recommande le guide technique « Accepter les herbes en ville » publié par Natureparif (aujourd’hui l’Agence régionale de la biodiversité d’Île-de-France) en 2022. Certaines espèces spontanées comme le lamier pourpre ou la pâquerette enrichissent la biodiversité sans poser de problème.
Source : https://www.arb-idf.fr/publication/guide-herbes-ville-gestion-ecologique