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Quelle épaisseur devez-vous respecter pour votre toiture végétalisée ?

Table des matières

On peut penser une toiture végétalisée comme un genre de mille-feuille. Étanchéité, natte filtrante, système drainant, substrat et végétaux, à chaque couche qu’on empile, on ajoute de l’épaisseur. Et, surtout, du poids.

Ces deux facteurs poids et épaisseur vont dépendre d’une question : quel type de végétalisation a-t-on choisi pour cette toiture ? Extensive, semi-intensive, intensive ? Plus le choix des plantes est simple (végétation rasante, résistante, peu de besoin en irrigation…), plus on limitera l’épaisseur de la toiture végétalisée.

Première étape : connaissez-vous les 3 types de toitures végétalisées ?

En matière de toitures, il existe 3 typologies de complexes végétaux. Les systèmes végétalisés les plus simples, rustiques, s’adaptent à tous les formats de toits (jusqu’à des toits en pente à 200%). Plus on va rechercher de variété, de hauteur de végétaux, plus il faudra aller chercher de portance et de planéité sur la toiture.

La toiture verte extensive

C’est le type de végétalisation le plus simple à installer et à entretenir. On choisit des végétaux de type sauvage et résistants, qui survivent aisément dans des milieux difficiles. Ce sont généralement des sédums, habitués à des environnements très secs, rocailleux ou encore au gel. On obtient un complexe de végétalisation léger, de faible épaisseur.

La toiture semi-intensive

Dans un système semi-intensif, on vient ajouter du volume au tapis de sédum. Le résultat évoque une prairie, avec des fleurs sauvages qui demandent un peu plus d’entretien que la version extensive simple. Le substrat est un peu plus épais, et les végétaux grimpent plus haut.

Par ailleurs, il faut ajouter un système d’irrigation, ce qui ajoute encore du poids et, éventuellement, de l’épaisseur au système. (Par exemple, en choisissant des dalles à rétention d’eau).

La végétalisation intensive

On installera un système végétal intensif uniquement sur une toiture terrasse (plate) accessible. On peut alors cultiver des plantes d’un certain poids, des fleurs de prairie, pourquoi pas des arbres fruitiers… Il faut donc un système lourd, complexe et épais.

Le résultat offre l’équivalent d’un jardin en pleine ville, avec tous ses bienfaits (environnementaux, écologiques, visuels, plaisir d’usage…).

terrasse jardin étanchéité et geotextile drainant

Quelles sont les contraintes à respecter pour créer une toiture végétalisée ?

Chaque système végétal a des caractéristiques différentes. Plus on a de végétaux complexes, avec de forts besoins en eau, plus on va augmenter la taille du système, son épaisseur… et donc son poids.

C’est donc le moment de vérifier que la toiture peut soutenir la végétalisation en question. En étant attentif à plusieurs critères :

–       L’inclinaison de la toiture. Aujourd’hui, on peut végétaliser jusqu’à 200% de pente. On s’appuie alors sur des recours techniques comme les crochets en bas de pente, une traverse anti-dérive au milieu du toit si la pente est très longue, une natte spécifique sous les végétaux pour limiter le stress hydrique, ou encore une structure alvéolaire pour retenir les végétaux et leurs racines. Rien ne bouge, tout tient en place !
À retenir : on utilisera exclusivement une végétation extensive sur un toit en pente.

–       L’élément porteur de la toiture. Le support peut être en béton, en bois ou en bac acier, l’élément porteur conditionnera les composants du système (drainage, élément de retenue, etc.). Plus le support est solide, plus on peut complexifier l’ensemble.

–       Les capacités de charge de la toiture. Il y a donc la question du support… Et la question de l’eau. Quand on pense toiture végétale, on doit raisonner « à CME ». Qu’est-ce que ça veut dire ? CME, c’est la Capacité Maximale en Eau. On calcule donc le moment où le toit risque de peser le plus lourd : une fois qu’il sera lesté par les végétaux, le substrat, le système qui tient le tout… et l’eau de pluie ! On projette cette CME, le moment où le toit végétalisé aura atteint sa capacité maximale d’absorption des eaux de pluie. Ça correspond aussi au moment où la toiture verte n’absorbe plus d’eau, et où elle se met à ruisseler. L’intérêt du système végétal est d’éviter ce ruissellement.

Quelle est la bonne épaisseur de substrat pour une toiture verte ?

Une toiture verte pérenne s’épanouit dans un minimum de substrat. Minimum qui aura tout de même été calibré selon les besoins du système végétal.

L’épaisseur minimale pour la toiture extensive

Il lui faut 4 à 12cm d’épaisseur de substrat. Les plantes succulentes réclament peu d’eau, avec un racinaire court. On peut donc leur apporter un substrat minimal (bien drainant, peu riche en matières organiques).

L’épaisseur intermédiaire pour les plantes vivaces

Avec des plantes plus fournies, des buissons, du volume, il faut un substrat plus épais : de 12 à 30cm. On augmente la couche drainante et on enrichit le substrat en matières organiques.

Le substrat le plus épais : au-delà de 30 cm

Pour cultiver jusqu’à des arbustes et même des arbres si la configuration du toit le permet (selon l’exposition aux vents, le support, la portance…), il faut une épaisseur de substrat maximale. On envisage 30 cm de profondeur de substrat, enrichi en matières organiques et en terre franche.   

Voir aussi cet article sur comment choisir le bon substrat pour une toiture verte.

Comment va se passer la mise en œuvre de ma toiture verte ?

Là encore, tout dépendra du système végétalisé choisi.

Avec un toit extensif simple, on peut réaliser la pose des bacs précultivés sur un support plat… en une après-midi.

Plus on avance vers un système complexe, plus il faudra d’étapes, comme la levée des bigs bags (substrat), la création d’une zone stérile, l’installation d’un système de drainage supplémentaire sur la couche d’étanchéité, la pose des palettes végétales…

C’est alors le travail des experts, de réaliser l’installation au plus vite et dans les règles de l’art.

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Pierre GEORGEL

Passionné de botanique depuis son enfance, a transformé son amour pour les plantes en une carrière florissante. Après des études réussies en horticulture et en paysagisme, il a lancé un projet audacieux à 20 ans : un jardin sur le toit du garage familial. Malgré des débuts difficiles, il co-fonde ECOVEGETAL, qui devient en 15 ans la référence en France pour les jardins sur toits et parkings. Une belle histoire d'innovation et de passion transformées en succès entrepreneurial.