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Toitures végétalisées à Paris : suivez le plan

Table des matières

 

toiture végétalisée paris contribuant aux toits verts paris : projet imaginaire

A Paris, le potentiel de végétalisation des toits est très important et les besoins gigantesques.
La municipalité a en outre établi un plan ambitieux en la matière. Objectif : lutter, bien sûr, contre les îlots de chaleur, faire face aux canicules, limiter les inondations, préserver la biodiversité.
Zoom sur les analyses des experts pour augmenter le nombre de toitures végétalisées à Paris, les premiers résultats et les solutions techniques qui s’imposent.

Toits verts à Paris : état des lieux

En 2021, Paris comptait environ 3 452 bâtiments avec des toitures végétalisées de plus de 100 m², représentant près de 30 % des toits plats de la cité Parmi ces toits, 360 présentent une végétalisation de plus de 500 m². Et ce sur 32,2 millions de mètres carrés correspondant à 128 000 toitures renseignées, au total.
Tel est le résultat d’un recensement des toits parisiens qui a pris la forme d’une base de données, publiée en 2022 sur le site de l’Apur. La première étude de ce genre. Avec, donc, un zoom sur les toits verts à Paris.

A quoi ressemble un toit végétalisé à Paris ? Surtout à un toit plat végétalisé

La végétalisation des toits est encore majoritairement composée de sédums sur des substrats maigres, ce qui est déjà très bien. Des projets plus diversifiés commencent à émerger, proposant de véritables espaces de biodiversité ou de jardins. Les toitures végétalisées sont principalement situées dans les arrondissements périphériques, où les toitures-terrasses sont plus courantes et les immeubles plus récents. En revanche, les arrondissements centraux, avec un bâti plus ancien, sont moins propices à la création de toitures végétalisées en raison de la rareté des toitures-terrasses.

Les toits vets sont principalement situées dans les arrondissements périphériques, où les toitures-terrasses sont plus courantes et les immeubles plus récents. En revanche, les arrondissements centraux, avec un bâti plus ancien, sont moins propices à la création de toits verts en raison de la rareté des toitures-terrasses.

Types de Végétalisation

L’analyse des données disponibles révèle que 70,5 % des toits végétaux utilisent une végétalisation extensive (principalement des sédums), 13,4 % sont en bacs ou pots, 10,8 % en intensif (différentes strates végétales), et 5,3 % utilisent un mix de techniques. Cette diversité de techniques permet d’adapter la végétalisation aux contraintes spécifiques de chaque bâtiment, notamment en termes de portance et de structure.

La nature partout en ville : rénover Paris

Paris avait eu le nez creux. Quelques mois avant la canicule de l’été 2018, elle votait, lors de son Conseil du mardi 20 mars 2018, un nouveau plan biodiversité 2018-2024.  Avec trente actions pour « intégrer la nature partout en ville ». 

Le programme était à la fois ambitieux et, parfois, très original.  

Paris allait ainsi poursuivre son verdissement avec un objectif de 100 hectares de toits et de murs végétalisés en 2020. 12 000 arbres supplémentaires plantés (8 000 l’avaient déjà été depuis 2014). 17 ha nouveau d’espaces verts seront ouverts au public (13 ha ont déjà été créés).

Quel bilan “toitures végétales” pour ce plan ?

Le bilan du Plan Biodiversité 2018-2024, publié en 2023, montre des avancées significatives dans plusieurs domaines :

  1. Intégration de la biodiversité dans les politiques publiques
    • Elle a été intégrée dans les politiques d’aménagement, de commande publique et de gestion des espaces verts.
    • Des clauses et critères ont été inclus dans 42,5 % des marchés publics de la Ville en 2022, incitant les prestataires à adopter des pratiques à faible impact environnemental.
  2. Projets et initiatives
    • En 2013, Paris comptait 44 hectares de toitures végétalisées répartis sur 1 394 bâtiments. En 2021, ce chiffre est passé, donc à 3 452 bâtiments avec des toits verts à Paris de plus de 100 m², soit près de 30 % des toitures plates parisiennes. Pas sûr, cependant que cela dépasse les 100 ha prévus.
    • Les projets d’agriculture urbaine ont également connu une forte croissance, passant de 0,3 hectares en 2014 à plus de 213 toitures en 2021, grâce aux appels à projets des ParisCulteurs.


Encore un gros potentiel

L’agence APUR avait d’ailleurs réalisé en 2013 une étude pour étudier le potentiel de la ville de Paris en matière de toitures végétalisées. Cette étude a servi pour définir cette politique et fait référence.
 
L’objectif était de fournir à la Ville de Paris les éléments techniques pour développer la création de toitures végétales et la végétalisation de toitures existantes. L’étude estimait alors le potentiel total à 460 hectares, dont seulement 44 ha étaient déjà végétalisés.  
 
A la suite de cette étude, la Ville a publié la “charte Objectif 100 hectares”, signée par des acteurs tels que Bouygues Immobilier. Objectif, là encore : végétaliser les toits et les terrasses des nouvelles constructions. 

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Historique des techniques de toiture

Cette étude retrace d’ailleurs un intéressant panorama historique : “Jusqu’aux années 30, explique-t-elle, les toits des immeubles parisiens, façonnées par les règlements successifs qui ont fabriqué le paysage parisien, et particulièrement par celui de 1902, sont constituées quasi exclusivement de toits en pentes sur charpente en bois ou métalliques.

A partir des années 1920, l’utilisation du béton armé va favoriser la réalisation des toit-terrasses et la possibilité de leur végétalisation.  

Bien qu’expérimenté dès le début du XXème siècle, cette nouvelle technique constructive ne va dominer le monde de la construction qu’après 1945.” 

Résultat : le potentiel de création de toits verts et de transformation des toitures existantes en toitures vertes est géographiquement concentré dans les arrondissements les plus périphériques de la ville intra-muros. Il est plus difficile de trouver des immeubles propices dans l’hyper-centre et dans les quarties haussmanniens.  

Depuis 2005, la Ville de Paris favorise donc la création de toitures-terrasses végétalisées pour chaque nouveau projet d’équipement public. Ou bien lors de la réfection des étanchéités de toitures gravillonnées existantes, là encore pour des bâtiments publics. De 2005 à 2010, 4ha de végétalisation sur les toits ont ainsi été conquis.

Renforcer les capacités d’accueil de la biodiversité sur les bâtiment

L’étude insiste également sur la nécessité de mettre en œuvre tout ce qui est possible pour développer la biodiversité. Ainsi le substrat utilisé. S’il doit avoir bien entendu des avantages pratiques en termes de poids, de drainage et de facilité d’installation, il doit aussi contribuer à la biodiversité. Un toit végétal bien conçu doit permettre d’offrir des habitats pour des espèces rares, voire des espèces menacées.  
 
“Les ruches et les hôtels à insectes trouvent également leur place sur les toitures plates. Les abeilles jouent un rôle important en termes de biodiversité …” 

Il ne faut pas oublier que, contrairement aux idées reçues, les centres urbains sont souvent des havres de paix pour les espèces rares.  

Ainsi,  le 30 novembre 2017, sur le toit végétalisé de l’hôtel Mercure dans le 15ème, on a découvert … une truffe ! Elle pesait 21 grammes, était située entre 15 et 20 cm de profondeur, auprès des racines d’un charme. De l’espèce Tuber brumale, cette truffe comestible pousse d’ordinaire dans des régions telles que le le Périgord et dans des sols secs et calcaires. 

Le Museum national d’histoire naturelle qui a analysé ce champignon (c’est la première fois qu’on découvrait une truffe dans Paris) notait que “les toitures végétalisées représentent des écosystèmes à fort potentiel pour la biodiversité urbaine”. 

Et ce, en raison de diverses fonctions qu’elles assurent telles que la climatisation naturelle.  

Lutte contre les îlots de chaleur urbains

L’étude APUR mettait également en avant l’intérêt de tout toit végétalisé dans la lutte contre les îlots de chaleur (voir aussi notre article sur les îlots de chaleur et la prise de conscience suite à la canicule de 2018).  

“La végétalisation constitue une protection mécanique et un pare-soleil efficace (protection thermique et UV), note l’étude. 
 
Cela améliore la durée de vie des revêtements d’étanchéité des toitures.  En outre, l’évapotranspiration produit une zone de fraîcheur au-dessus de la surface végétale. “Jusqu’à 75% du flux de chaleur entrant est réduit grâce à l’évaporation, ceci participe à la réduction du besoin de rafraîchissement du bâtiment.” 
 
Sur l’évapotranspiration, on lira notre article sur le sujet.  

L’effet de lutte contre les îlots de chaleur d’un toit végétalisé est au moins double:  

  • D’une part la végétation ne stocke pas l’énergie solaire à la différence des autres matériaux (gravier, zinc, ardoise, etc.), ce qui réduit le rayonnement nocturne des toits faits de ces matériaux. 
  • D’autre part, l’évapotranspiration consomme de l’énergie qui est prélevée dans l’environnement. Donc cela refroidit l’atmosphère.  

Pour ce dernier point, il faut bien entendu que le substrat reste humide, ce qui, en ville peut être réalisé par un stockage bien pensé des eaux pluviales.  
 

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Améliorer la gestion des eaux de pluie

Dernier point fort d’un toit végétal, et notamment d’un toit terrasse, mis en avant par cette étude : la contribution à la gestion des eaux de pluie. 

Les tapis de verdure sur les toits agissent en effet comme des éponges. Ce ne sont pas moins de 30 à 50% des précipitations qui peuvent être absorbés ce qui soulage la collecte et le traitement du ruissellement. 

Quel projet imaginer à Paris ?

On peut imaginer quantité de projets de toitures végétalisées à Paris. S’inspirer notamment du baron Haussmann (voir notre article Verdir le Paris Haussmannien). Pierre Georgel, président d’ECOVEGETAL, réagit ici à la façon dont on peut verdir Paris.

Bien sûr donc, quantité de possibilités s’offrent aux architectes, aux promoteurs et aux particuliers. Tout programme immobilier digne de ce nom se doit désormais d’offrir des surfaces végétalisées.

Comment financer ces toits végétaux ?

Plusieurs dispositifs d’aides, subventions et financements sont disponibles pour les particuliers, les entreprises et les promoteurs souhaitant aménager des toitures végétalisées. Voici un aperçu des principales aides et subventions disponibles.

1. Programme EcoRénovons Paris

EcoRénovons Paris est un programme d’accompagnement et de subvention pour la rénovation énergétique des bâtiments parisiens. Ce programme peut être mobilisé par des particuliers, des copropriétés et des promoteurs pour inclure de la végétalisation des toitures dans le cadre de rénovations énergétiques globales.

  • Subvention : Le programme offre un bonus pouvant aller jusqu’à 45 €/m² végétalisé pour les dossiers de végétalisation intégrés dans des rénovations énergétiques.
  • Eligibilité : il faut viser une amélioration significative de la performance énergétique du bâtiment, et la végétalisation doit être intégrée dans une approche globale de rénovation.

2. Fonds Ilots de Fraîcheur Urbain

La Région Île-de-France propose des aides pour la création de toitures végétalisées dans le cadre du fonds Ilots de Fraîcheur Urbain. Ce fonds vise à lutter contre les îlots de chaleur urbains et à améliorer le confort thermique en ville.

  • Subvention : La région finance la création de toitures végétalisées semi-intensives (entre 15 et 30 cm de substrat) ou intensives (supérieure à 30 cm de substrat).
  • Montant : Les travaux sont subventionnés entre 24 et 80 €/m² éligible, selon la nature du dossier et son ambition en termes de gestion des eaux pluviales.

3. Agence de l’Eau Seine Normandie

Elle propose des subventions pour les études de faisabilité et les travaux de végétalisation des toitures, dans le cadre de la gestion des eaux pluviales à la source.

  • Subvention : Les études de faisabilité sont subventionnées à hauteur de 50 %, et les travaux entre 24 et 80 €/m² éligible.
  • Eligibilité : il faut pouvoir démontrer une gestion efficace des eaux pluviales et contribuer à la réduction du ruissellement.

4. Aides de la Ville de Paris

Le dispositif CoprOasis

Porté par la Ville de Paris, il s’agit d’un dispositif d’accompagnement technique et financier pour les copropriétés qui souhaitent réaliser une désimperméabilisation/végétalisation dans leurs cours ou sur leurs toitures terrasses.

Ce dispositif finance de façon indépendante :

  • Les études préalables (faisabilité et conception) : subvention forfaitaire de 5000€
  • Les travaux :
    • pour les toitures terrasses, il faut une hauteur de substrat d’au moins 10cm. Selon la hauteur de substrat, la subvention peut aller de 30% à 50% du montant HT des travaux
    • pour les cours d’immeuble, il faut pouvoir permettre d’abattre les eaux pluviales, maintenir la végétation existante et avoir 2 strates de végétation. Les subventions peuvent aller de 30% à 60% du montant total des travaux selon l’ambition du dossier.

Plus de détails dans l’article suivant : Végétaliser sa copropriété avec CoprOasis (apc-paris.com)

Pour entrer dans le dispositif, les copropriétés doivent passer par l’Agence Parisienne du Climat et notamment par la plateforme CoachCopro. Elles seront réorientées vers un annuaire de professionnels intégrant la thématique de la végétalisation et donc les professionnels qui y sont liés.

5. Subventions pour les entreprises

Les entreprises peuvent également bénéficier de subventions pour la végétalisation de leurs toitures, notamment en Île-de-France.

  • Taux d’aide : 20 €/m² de végétation, avec un maximum de 50 % du montant HT des dépenses éligibles.
  • Aide maximale : Jusqu’à 100 000 €
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Pierre GEORGEL

Passionné de botanique depuis son enfance, a transformé son amour pour les plantes en une carrière florissante. Après des études réussies en horticulture et en paysagisme, il a lancé un projet audacieux à 20 ans : un jardin sur le toit du garage familial. Malgré des débuts difficiles, il co-fonde ECOVEGETAL, qui devient en 15 ans la référence en France pour les jardins sur toits et parkings. Une belle histoire d'innovation et de passion transformées en succès entrepreneurial.

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