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Toitures végétalisées à Paris : suivez le plan

Table des matières

Lutter contre les îlots de chaleur, faire face aux canicules, limiter les inondations, préserver la biodiversité : autant d’impératifs pour les grandes villes modernes. Au service de ces quatre combats : la végétalisation des toits.  
A Paris, le potentiel est très important et les besoins gigantesques. Zoom sur les analyses des experts pour augmenter le nombre de toitures végétalisées à Paris.

La nature partout en ville

La ville de Paris a eu le nez creux. Quelques mois avant la canicule de l’été, elle votait, lors de son Conseil du mardi 20 mars 2018, un nouveau plan biodiversité 2018-2024.  Avec trente actions pour « intégrer la nature partout en ville ». 

Le programme est à la fois ambitieux et, parfois, très original.  

Paris va ainsi poursuivre son verdissement avec un objectif de 100 hectares de toits et de murs végétalisés en 2020. 12 000 arbres supplémentaires seront plantés (8 000 l’ont déjà été depuis 2014). 17 ha nouveau d’espaces verts seront ouverts au public (13 ha ont déjà été créés). Mais pas seulement…

Rue végétale et incroyables comestibles

Autre idée intéressante : une “rue végétale” – avec des plantes et un accès très limité pour les véhicules – sera aménagée dans chaque arrondissement.  
Et, cerise sur le gâteau, si l’on ose écrire :  la « première rue comestible » sera inaugurée dans le 12e   arrondissement.  

De quoi s’agit-il ? D’une rue entière qui s’inspirera du mouvement des incroyables comestibles. Créé en Grande-Bretagne, ce mouvement a été lancé par des jardiniers amateurs qui offrent les fruits et légumes qu’ils cultivent, en accès libre-service dans la rue, aux passants.  Les parisiens de cette rue végétale seront invités à procéder de même. 

Une politique pour développer la végétalisation de la ville 

Ce plan, axé biodiversité, s’inscrit bien sûr dans une politique plus globale de la Ville de Paris pour s’adapter aux changements climatiques et devenir une ville plus durable.  

La végétalisation de lieux où dominent les matériaux minéraux et artificiels (verre, pierre, métal) est en effet un moyen de changer radicalement à la fois le confort et l’agrément des habitants, mais aussi de lutter contre les phénomènes extrêmes et les risques majeurs (inondations, canicules, etc.)

Une étude de 2013

L’agence APUR avait d’ailleurs réalisé en 2013 une étude pour étudier le potentiel de la ville de Paris en matière de toitures végétalisées. Cette étude a servi pour définir cette politique et fait référence.
 
L’objectif était de fournir à la Ville de Paris les éléments techniques pour développer la création de toitures végétales et la végétalisation de toitures existantes. L’étude estimait alors le potentiel total à 460 hectares, dont seulement 44 ha étaient déjà végétalisés.  
 
A la suite de cette étude, la Ville a publié une “charte Objectif 100 hectares”, signée par des acteurs tels que Bouygues Immobilier. Objectif, là encore : végétaliser les toits et les terrasses des nouvelles constructions. 

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Historique 

Cette étude retrace d’ailleurs un intéressant panorama historique : “Jusqu’aux années 30, explique-t-elle, les toitures des immeubles parisiens, façonnées par les règlements successifs qui ont fabriqué le paysage parisien, et particulièrement par celui de 1902, sont constituées quasi exclusivement de toitures en pentes sur charpente en bois ou métalliques.

A partir des années 1920, l’utilisation du béton armé va favoriser la réalisation des toit-terrasses et la possibilité de leur végétalisation.  

Bien qu’expérimenté dès le début du XXème siècle, cette nouvelle technique constructive ne va dominer le monde de la construction qu’après 1945.” 

Résultat : le potentiel de création de toits verts et de transformation des toitures existantes en toitures vertes est géographiquement concentré dans les arrondissements les plus périphériques de la ville intra-muros. Il est plus difficile de trouver des immeubles propices dans l’hyper-centre et dans les quarties haussmanniens.  

Depuis 2005, la Ville de Paris favorise donc la création de toitures-terrasses végétalisées pour chaque nouveau projet d’équipement public. Ou bien lors de la réfection des étanchéités de toitures gravillonnées existantes, là encore pour des bâtiments publics. De 2005 à 2010, 4ha de toitures végétalisées ont ainsi été conquis.

Renforcer les capacités d’accueil de la biodiversité sur les bâtiment

L’étude insiste également sur la nécessité de mettre en œuvre tout ce qui est possible pour développer la biodiversité. Ainsi le substrat utilisé. S’il doit avoir bien entendu des avantages pratiques en termes de poids, de drainage et de facilité d’installation, il doit aussi contribuer à la biodiversité. Un toit végétal bien conçu doit permettre d’offrir des habitats pour des espèces rares, voire des espèces menacées.  
 
“Les ruches et les hôtels à insectes trouvent également leur place sur les toitures plates. Les abeilles jouent un rôle important en termes de biodiversité …” 

Il ne faut pas oublier que, contrairement aux idées reçues, les centres urbains sont souvent des havres de paix pour les espèces rares.  

Ainsi,  le 30 novembre 2017, sur le toit végétalisé de l’hôtel Mercure dans le 15ème, on a découvert … une truffe ! Elle pesait 21 grammes, était située entre 15 et 20 cm de profondeur, auprès des racines d’un charme. De l’espèce Tuber brumale, cette truffe comestible pousse d’ordinaire dans des régions telles que le le Périgord et dans des sols secs et calcaires. 

Le Museum national d’histoire naturelle qui a analysé ce champignon (c’est la première fois qu’on découvrait une truffe dans Paris) notait que “les toitures végétalisées représentent des écosystèmes à fort potentiel pour la biodiversité urbaine”. 

Et ce, en raison de diverses fonctions qu’elles assurent : rétention d’eau, climatisation naturelle.  

Lutte contre les îlots de chaleur urbains

L’étude APUR mettait également en avant l’intérêt de tout toit végétalisé dans la lutte contre les îlots de chaleur (voir aussi notre article sur les îlots de chaleur et la prise de conscience suite à la canicule de 2018).  

“La végétalisation constitue une protection mécanique et un pare-soleil efficace (protection thermique et UV), note l’étude. 
 
Cela améliore la durée de vie des revêtements d’étanchéité des toitures.  En outre, l’évapotranspiration produit une zone de fraîcheur au-dessus de la surface végétale. “Jusqu’à 75% du flux de chaleur entrant est réduit grâce à l’évaporation, ceci participe à la réduction du besoin de rafraîchissement du bâtiment.” 
 
Sur l’évapotranspiration, on lira notre article sur le sujet.  

L’effet de lutte contre les îlots de chaleur d’un toit végétalisé est au moins double:  

  • D’une part la végétation ne stocke pas l’énergie solaire à la différence des autres matériaux (gravier, zinc, ardoise, etc.), ce qui réduit le rayonnement nocturne des toits faits de ces matériaux. 
  • D’autre part, l’évapotranspiration consomme de l’énergie qui est prélevée dans l’environnement. Donc cela refroidit l’atmosphère.  

Pour ce dernier point, il faut bien entendu que le substrat reste humide, ce qui, en ville peut être réalisé par un stockage bien pensé des eaux pluviales.  
 
A quand des toits parisiens avec des réservoirs d’eau ressemblant aux réservoirs new yorkais ? 

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Améliorer la gestion des eaux de pluie

Dernier point fort d’un toit végétal, et notamment d’un toit terrasse, mis en avant par cette étude : la contribution à la gestion des eaux de pluie. 

Les tapis de verdure sur les toits agissent en effet comme des éponges. Ce ne sont pas moins de 30 à 50% des eaux de pluie qui peuvent être absorbés ce qui soulage la collecte et le traitement des eaux de ruissellement. 

Végétaliser aussi les murs

L’étude indique : “Les capacités de stockage et de temporisation des toitures végétalisées permettent d’atténuer le débit de pointe des averses et ainsi de ne pas surcharger le réseau, de diminuer la fréquence des inondations et la quantité d’eau polluée déversée dans les rivières”. 

Bien sûr, le plan parisien ne lance pas la mobilisation générale que sur les toitures. 
Il inclut aussi la plantation des arbres, on l’a dit, et l’installation de murs végétaux.  

Objectif  : végétaliser 41 murs dans la ville.  

 
Il ne s’agira pas forcément à chaque fois de grands projets comme pour le musée du Quai Branly ou comme ici, sur la photo ci-contre, le centre culturel de la Caixa à Madrid. 

Il s’agira en revanche de proposer des espaces protégés pour la biodiversité et de créer une sorte de « micro-climat » pour les habitants. 

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Pierre GEORGEL

Passionné de botanique depuis son enfance, a transformé son amour pour les plantes en une carrière florissante. Après des études réussies en horticulture et en paysagisme, il a lancé un projet audacieux à 20 ans : un jardin sur le toit du garage familial. Malgré des débuts difficiles, il co-fonde ECOVEGETAL, qui devient en 15 ans la référence en France pour les jardins sur toits et parkings. Une belle histoire d'innovation et de passion transformées en succès entrepreneurial.